Texte paru dans: / Appeared in:
*  

Diapason # 606 (10/2012)
Pour s'abonner / Subscription information


Channel Classics
 CCSA27012



Code-barres / Barcode : 0723385270126

Consultez toutes les évaluations recensées pour ce cd ~~~~ Reach all the evaluations located for this CD

Appréciation d'ensemble: 5 de Diapason
Analyste:  Gaëtan Naulleau
 

Les six chefs-d’oeuvre où Bach réinvente, à l’orgue, la sonate en trio se prêtent sans résistance aux petites libertés des transcripteurs - retour à l’expéditeur, en quelque sorte. Il faut alors des virtuoses aguerris pour endosser leurs lignes sinueuses, et des chambristes soudés pour mettre en lumière, en relief, en danses leurs enchevêtrements serrés. On comprend vite que Florilegium excelle sur les deux tableaux, et sait également insuffler aux mouvements centraux un lyrisme que les organistes s’interdisent trop souvent - ils risquent de jalouser les arabesques voluptueuses tressées par Ashley Solomon et son équipe dans l’Adagio de la BWV525.

Feux d’artifices (finale de la BWV 526), parties de cache-cache pastorales (celui de la BWV 529) ou conversations décontractées (celui de la BWV53O) : les allegros nous rappellent l’exaltation joueuse des jeunes Palladian, qui gravaient jadis quatre des six sonates avec Rachel Podger au violon (Linn, Diapason d’or). Mais la méthode a changé. Au lieu de s’en tenir à un effectif (flûte à bec, violon, violoncelle et luth pour les Palladian), Florilegium varie les plaisirs : une moitié du cahier est arrangée en trio (flûte, violon et continuo, ou violon, viole, violoncelle et luth), l’autre avec clavier obligé et flûte (BWV529), violon (530) ou violoncelle piccolo (527). Colonne vertébrale de l’album, James Johnstone (clavecin) est un partenaire de rêve, qui à la fois élance et stabilise le dialogue.

Des réserves ? Est-ce l’option du violoncelle ou l’archet de Jennifer Morsches qui empâte l’élégante BWV527, au premier mouvement vraiment trop retenu? La délicate BWV528 (mi mineur, sans clavecin) s’estompe dans des phrasés trop lâches portés par un continuo évasif. Mais il faut entendre dans son Andante les variations de couleurs de Rodolfo Richter ! Le violoniste brésilien mérite à lui seul le détour, pour la rondeur du timbre, la souplesse nonchalante, le rebond large des accents légers. Purs délices, les mouvements vifs de la BWV 530 (le Lento se traîne un peu, dommage). Retenez ce nom, c’est le secret le mieux gardé du violon baroque.
 

Fermer la fenêtre/Close window

 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews