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Analyste: Antoine Pecqueur Benjamin Perrot et sa Rêveuse quittent Londres et Purcell (cf. n° 560) direction Hambourg et un peu plus loin, Lübeck, terres du Stylus Fantasticus de Reinke et Buxtehude. L’un et l’autre ont exploité aussi bien à l’orgue que dans la musique de chambre l’éloquence libérée, théâtrale, volontiers emphatique, de ce nouveau langage. L’Hortus musicus du premier organise les sonates en suites de danses, tandis que Buxtehude n’adopte aucun moule préétabli dans ses trois sonates pour deux violons, viole et continuo. Particulièrement soignée,
l’interprétation témoigne d’une belle complicité entre les musiciens. Les
timbres élégants et purs des violons de Stéphan Dudermel et de Simon
Heyerick répondent à la viole subtile de Florence Bolton et à un continuo
tout à la fois réactif et riche (théorbe, clavecin, orgue et... harpe
triple). Pour autant, l’enregistrement nous laisse une impression mitigée.
Sans doute ces partitions demanderaient-elles une approche moins lisse, plus
inventive, des couleurs plus franches et variées que ces admirables
demi-teintes. On remarquera d’ailleurs un second violon trop en retrait par
rapport au premier (question de prise de son ?). Nos rêveurs occultent
l’expressivité terrienne propre au style hanséatique, dont Goebel
(Buxtehude) et Les Cyclopes (Reinken) avaient fait leur miel. Gageons que le
jeune ensemble osera, la maturité venant, prendre davantage de risques
interprétatifs. |
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