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Diapason # 610 (02/2013)
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Naxos
 NAX8572576



 Code-barres / Barcode : 0747313257676

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Appréciation d'ensemble: 5 de Diapason
Analyste:  Isabelle Ragnard
 

Naxos n’a pas toujours eu la main heureuse pour la musique ancienne. Mais cette fois, la réalisation est admirable, et le projet exaltant : explorer un recueil de près de trois cents pièces vocales et instrumentales compilées vers 1480, résumant le répertoire européen « à la mode » mais adapté aux usages locaux. Car le Glogauer Liederbuch (en fait constitué de trois livres, un pour chaque partie de la polyphonie) était destiné à des amateurs gravitant autour de la cathédrale de Glogau (Glogow, actuellement en Pologne). De nouveaux textes dévotionnels en latin ou en allemand remplacent les paroles de chansons profanes françaises et italiennes, quand celles-ci ne font pas l’objet d’arrangements instrumentaux.

Le programme reflète cette diversité musicale et poétique, et confère une unité à ce chapelet de pièces très courtes en rassemblant souvent plusieurs versions (neuf pour O Rosa bella) d’une même polyphonie. L’improvisation a peu de place : l’équipe de Dulce Melos souligne l’inventivité de ces maîtres, pour la plupart anonymes, tout en restant très fidèle aux partitions. Aux foisonnantes familles des luths et autres vièles médiévales, rehaussé de la ftûte à bec, s’ajoutent deux cithares à cordes frappées, ancêtres du cymbalum - le puissant Hackbrett et le délicat dulcimer ( ou « dulce melos » qui donne on nom à l’ensemble fondé autour de l’excellente Margit Ubellacker).

Les effectifs varient, deux voix se joignant parfois aux instruments en fonction de la configuration propre à chaque répertoire - pour les chansons d’origine internationale, la voix supérieure est soutenue par deux instruments tandis que pour les pièces locales de type tenorlied, la voix centrale est insérée entre deux parties ornementales. La soprano et le baryton interprètent sobrement mais avec conviction les mélodies souvent syllabiques où le texte est primordial (le livret en fait l’économie, mais indique où les télécharger avec leur traduction). Les sonorités rares de cet album apportent une saveur nouvelle à la discographie du Moyen Age tardif.

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