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Diapason # 603 (06/2012)
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Naïve
V5295



Code-barres / Barcode: 0822186052952 (ID218)

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Appréciation d'ensemble: 4 diapasons
Analyste: Olivier Rouvière


Avec soixante-cinq mises en musique, L’Olimpiade appartient au tiercé de tête des livrets de Métastase : comment choisir au sein de cette manne? En ne choisissant pas, mais en proposant un digest: Andrea Marcon et ses complices ont ainsi rassemblé en un seul pasticcio les vingt-quatre airs et choeurs du livret original, composés par seize musiciens différents en un demi-siècle (de 1733 à 1784). Le terme de pasticcio reste ce pendant abusif, vu qu’aucun récitatif n’a été retenu: le drame (mélange d’OEdipe roi et de Cyrano de Bergerac) s’efface devant le catalogue d’arias galantes.

Au début, on craint la fausse bonne idée, tant le premier acte frise le pensum. En partie par la faute de morceaux assez génériques (Sarti, Galuppi, Myslivecek), mais aussi d’un orchestre plus joli qu’expressif et d’une direction maniérée, privée de nerf, d’ossature rythmique (le célèbre « Mentre dormi » de Vivaldi, étiré à l’excès, nous arrache des bâillements). Les choses s’arrangent ensuite, le jeune chef grec paraissant se réveiller au contact de pages plus passionnantes : frémissements préromantiques de Traetta et Cherubini, piquant de Caldara, fougue tempétueuse de Hasse(un « Siam navi » crânement enlevé par le contre-ténor Nicholas Spanos), virtuosité de Perez, profondeur de Jommelli (le divin concerto pour vents écrit sur « Lo seguitai » montre l’ensemble à son meilleur). Côté voix, c’est sans doute Karina Gauvin, timbre radieux, chant franc et stylé, qui convainc le mieux, mais la vigoureuse Romina Basso, en dépit d’une émission couverte, et l’ardente Ruth Rosique, malgré quelques duretés, ne déméritent pas. Seul le tenorino tenant le rôle de Clistene nous laisse de glace, tandis que Franziska Gottwald doit encore améliorer sa diction. Une distribution probante, donc, inégalement inspirée par un chef et un répertoire parfois trop mignards...

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