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Diapason # 607 (11/2012)  
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Psalmus
PSAL015


Jeux d’orgue et de voix. Brosse, Vox Cantoris.

Code-barres / Barcode : 3760173760169

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Appréciation d'ensemble: 5 de Diapason
Analyste:  Xavier Bisaro
 

Après ses réalisations consacrées à l’ancien régime et au XIXe siècle, Vox Cantoris continue d’illustrer le dialogue traditionnel des chantres du choeur et de l’orgue, en s’inspirant cette fois des recueils publiés par Pierre Attaingnant durant les années 1530.

Le programme invite à plusieurs niveaux d’écoute. Le premier concerne le répertoire organistique. Les pièces rassemblées par Attaingnant doivent être entendues pour saisir quelle variété prévalait entre gloses de motets déjà anciens (Obrecht) et pièces libres d’inspiration plus récente. Vient ensuite l’alternance des chantres et de l’organiste, dont les échanges ont une forme d’évidence au fil du Magnificat et du Kyrie Cunctipotens: grâce à un tempo grave et une vocalité « organale », le chant s’imbrique parfaitement entre les interventions instrumentales. On est plus réservé sur le choix de l’orgue de Saint-Savin (notamment sur l’emploi envahissant de la pittoresque régale de 16’) et sur le jeu parfois un peu lisse de Jean-Patrice Brosse.

Dans les motets (Compère, Févin, Sermisy et consorts), Vox Cantoris impose des partis pris audacieux et convaincants. Plutôt que de viser à une absolue homogénéité, l’ensemble joue sur le contraste de voix typées, comme autant d’individus sonores que l’auditeur se plaît à suivre à l’intérieur de la trame polyphonique. On est frappé par l’intelligence avec laquelle les chantres exploitent chacun leur marge de manoeuvre (ornementation, mise en valeur d’un mot...) sans se départir d’une harmonie générale. Alors que le modèle choral reste, nolens volens, la matrice du style de nombreux groupes spécialisés, Vox Cantoris semble renouer avec l’époque ou les chantres étaient tous « compositeurs », armés d’un conséquent bagage religieux et littéraire, et pour la plupart dotés de forts caractères ! En cela, l’ensemble de Jean-Christophe Candau nous rappelle que le chant et la musique ecclésiastiques ont été, et demeurent une profonde aventure humaine.

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