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Diapason # 609 (01/2013)
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Ramée
 RAM1202



Code-barres / Barcode : 4250128512022

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Appréciation d'ensemble: 5 de Diapason
Analyste:  Roger-Claude Travers

 

Jean-Marie Leclair composa son Opus 7 lors d’un séjour aux Pays-Bas en 1737. Cinq ans plus tard paraissait l’Opus 10 réunissant à nouveau six concertos pour violon ; c’est son chef- d’oeuvre de la maturité, élaboré dans un style de plus en plus personnel. La fréquentation manifestement assidue des éditions imprimées à Amsterdam eut un fort impact sur le langage de l’Opus 7. On y découvre une assimilation remarquable des concertos vivaldiens tardifs (juste édités par le Batave Witvogel) et surtout le bagage technique locatellien développé dans L’arte del violino op. 3. Ecoutez l’Allegro ma non troppo du Concerto n° 3, avec ses trilles, sa cadence, et l:exploitation du registre aigu avec imitation d’oiseaux dans l’Allegro final : évident hommage. Bien sûr, Leclair ne néglige pas les caractères de la danse – véritable alphabet de toute la musique française à l’époque - mais aborde la forme tout autrement : l’émancipation d’un discours virtuose lui inspire de vastes développements.

Le Brésilien Luis Otavio Santos retrouve ici la ligne expressive, intense et fermement dessinée, qui forçait l’admiration dans les sonates pour violon du Livre IV de Leclair (Diapason d’or cf no 523) Pas de voltige funambulesque chez ce disciple de Sigiswald Kuijken. L’archet reste à la corde sans jamais galoper, avec une volonté de fluidité dans le propos, un art de l’articulation, et une infinité de nuances dynamiques. Peu de pathos. Une dignité simple et claire, sans vrai panache. Leclair n’est pas Locatelli, certes. Mais on regrette par moments ce manque d’audace. Comme dans l’Allegro du Concerto No4, un peu laborieux devant l’accumulation de traits capricants, doubles cordes et bariolages. Les Muffatti sont parfaitement en phase avec le soliste, dans leur dynamique souple et leurs attaques plutôt douces. Cette approche est un modèle d’équilibre, et pour l’heure un premier choix, devant les réalisations de Standage et Cuiller. Mais à quand le grain de folie d’une Podger, ou le perfectionnisme d’une Mullova, qui se disait attirée par Leclair, il y a quelques années?

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