Analyste: Sophie Roughol
Extrait:
Les voix de Vox Luminis, ensemble ... (que Lionel Meunier, basse)
dirige « de l’intérieur », en chantant, ont développé au fil des ans une
vraie plénitude. La majesté s’installe dans l’intimité. La variété de
textures et d’écriture, les oppositions de registres, la concentration d’une
rhétorique liée non seulement à la phrase mais au mot, tout cela suffit aux
chanteurs de Vox Luminis pour soutenir l’attention jusqu’au motet final
composé sur le Cantique de Siméon - musique « en espace », dont l’un des
deux choeurs devait être entonné depuis le caveau, près du sarcophage. Rien
ne voile le texte dans cette interprétation supérieurement modelée, dont la
ferveur refuse l’emphase. Il ne s’agit pas tant de convaincre l’auditeur que
de l’aider à compatir, l’imprégner de ces textes dominés par les images de
la consolation et de la paix. Lionel Meunier joint aux Musicalische Exequien
des motets funèbres, dont l’émouvant hommage de Schütz à son ami Schein et
deux autres versions du Cantique de Siméon. Une superbe prise de son
prolonge le travail des interprètes sur l’équilibre et la clarté. Un très
grand disque.
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