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Diapason # 613 (05/2013)
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SIGCD287




Code-barres / Barcode: 0635212028728 (ID298)
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Appréciation d'ensemble:
Analyste:  Denis Morrier
 

En 2012, les oeuvres sont pour l’essentiel les mêmes, à savoir un ordinaire de messe polychorale et quelques motets « de substitution » empruntés aux recueils d’Andrea et Giovanni Gabrieli. Seules les intonations pour orgue et quelques sonates instrumentales varient. Les interprètes sont plus brillants et assurés qu’autrefois, et surtout, la lecture de Paul McCreesh a gagné en subtilité comme en profondeur. Le Kyrie (qui évolue de cinq à douze voix) offre une plus grande diversité d’atmosphères, progressant de l’intériorité vers la splendeur la plus enthousiasmante. On note aussi des progrès dans la prononciation (les « eleizon » ont laissé place aux « eleisson »), et des falsettistes sopranos (signature de l’ensemble dans ce répertoire) à l’ardeur moins agressive. Globalement, l’homogénéité et la réactivité du choeur forcent l’admiration. Du motet O sacrum convivium, chanté dans un suave et poignant a cappella, émane une spiritualité ineffable, culminant en un Alleluia tout de douceur, sans exultation aucune. L’instrumentarium a également gagné en couleurs les violons sont plus typés « Renaissance » que dans l’album de 1989, et des piffari (anches doubles bombardes et chalemies) viennent enrichir la vive palette, où rayonnent également des cornets d’une précision confondante, jusque dans leurs diminutions vertigineuses. La Canzona [9] a 10, véritable duel violon/cornet, résume les avancées techniques. On ne trouve guère à déplorer que la tonitruance assez vulgaire du trombone basse dans la conclusion de l’Omnes Gentes a 16 final. Cette (…) parution pose également question : ces somptueuses « reconstitutions liturgiques » ne sauraient dérouler l’intégralité d’une telle fête dans la durée d’un seul CD. Est-il alors vraiment nécessaire d’introduire des épisodes psalmodiques d’une valeur musicale presque nulle dans un tel programme ? Que l’on glisse des éléments de plain-chant qui donnent leur sens aux polyphonies qui les entourent, cela se conçoit, mais le reste a si peu de consistance et d’intérêt... De même, pourquoi affubler les fanfares de Bandinelli d’un fonds sonore de bruits de foules, de feux d’artifices et de volées de cloches? Avons-nous absolument besoin d’un tel décorum pour imaginer les fastes vénitiens? Sans doute la seconde lecture aurait-elle encore gagné en maturité en se débarrassant de tout ce fatras aguicheur. Mais dès que retentissent les merveilleuses polyphonies concertantes, toute réticence s’évanouit. Seul l’éblouissement demeure.

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