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Diapason # 606 (10/2012)
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Virgin
6025472



Code-barres / Barcode: 5099960254726(ID245)
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Appréciation d'ensemble:
Analyste: Roger-Claude Travers
 

Découvrons-nous grâce à Fabio Biondi un inédit de Vivaldi ? Ou plutôt, découvrons-nous un opéra de Giacomelli arrangé alla vivaldiana ? Car le Rosso retravaille en 1738 la Merope (1734) de son collègue, réécrit les récitatifs, la moitié des airs, et retouche encore ce pasticcio en 1742 pour l’emmener à Vienne. L’oracolo in Messenia y sera bien représenté, mais après sa mort - « del fù Antonio Vivaldi ».

La partition de L’oracolo étant perdue mais le livret de 1742 conservé, Fabio Biondi a osé une formidable reconstitution à partir de La Merope de 1734. Il s’en est tenu aux récitatifs de Giacomelli, et a substitué à la moitié des airs ceux de Vivaldi (mais aussi un de Hasse et un de Broschi). Les solutions sont des plus convaincantes.

Au centre du drame trône la reine de Messénie Merope (Anna Giro à la création). Ses plus belles arias et surtout ses récitatifs secs ou accompagnés exigent une science du chant et du mot qu’Ann Hallenberg double d’un vrai sens du pathétique. Ses soucis ne manquent pas l’échéance inéluctable d’un remariage avec l’ambitieux et cruel Polifonte — ici le décevant Magnus Staveland, un cran au-dessous de l’éblouissante distribution féminine —, ensuite l’annonce de la mort de Epitide. Son fils est pourtant vivant, déguisé en étranger de passage (Cléon) et prêt à prendre le pouvoir que Polifonte a usurpé. Vivica Genaux donne une formidable précision expressive à ses récitatifs, notamment à l’échange tendu avec la reine Merope au III (« La sposa... non mi conosci »). Comme attendu, elle triomphe des airs les plus agiles.

Elmira, princesse promise à Epitide, maintenue prisonnière par Polifonte, est portée par la grâce de Romina Basso. Somptueux seconds rôles, avec Julia Lezhneva en Trasimede, chef du conseil de Messénie, et Franziska Gottwald, en Licisco (un envoyé étolien), à l’aise l’une et l’autre dans la fanfreluche ornementale.
Europa Galante est en grande forme, même si, dans les récits accompagnés, le trait est un rien forcé. Une réussite.

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