Édition originale/Original recording

Astrée - 8743

Naïve 9933

 

Le Mystère Sainte Colombe

Par: Jonathan Dunford

Sainte Colombe, un obscur violiste du XVIIème siècle oublié par la plupart des adeptes de la viole de gambe et des musicologues, s'est vu soudainement placé au centre de toutes les préoccupations par la sortie du film "Tous les matins du monde" (1991), dont le scénario se base sur un roman éponyme de Pascal Quignard[1].

Le film dépeint un musicien austère, élevant seul ses deux filles, vivant dans un château isolé et rejetant le faste et la sécurité de la Cour du Roi Soleil. Le roman comme le film s'appuient sur la documentation alors peu abondante dont disposaient les musiciens et musicologues en 1991.

A quel point le véritable Sainte Colombe était-il proche de son personnage cinématographique? Aucune certitude ne sera jamais acquise, mais quelques années d'une patiente recherche[2] ont pu dévoiler certains jalons sur qui il était et comment il vivait. Cet essai ne donnera pas de réponses définitives ; actuellement il n'en existe aucune. Quoi qu'il en soit, la documentation présentée ici permettra de corriger certaines erreurs et idées fausses qui se sont glissées cette dernière décennie concernant la biographie et les œuvres de ce génie trompeur, et servir de base aux futurs chercheurs.

Le film reçut un énorme succès commercial, remportant également sept Césars. Il apporta une reconnaissance immédiate à la viole de gambe et à sa musique. Alors que le jusque-là inconnu Sainte Colombe concentrait toute l'attention, un article prétendant avoir découvert la véritable identité de Sainte Colombe fut publié sur la première page du journal Le Monde[3]. Selon le musicologue qui avait rédigé cet artcile, le véritable nom de Sainte Colombe était Augustin d'Autrecourt et il vivait à Lyon dans les années 1650. Quoi qu'il en soit, une meilleure observation des sources permit de comprendre qu'il s'agissait d'une mauvaise interprétation. En effet, un professeur de musique qui enseignait également la viole à Lyon a bien existé dans cette période. Aussi avons nous trouvé dans les archives de l'Hospice de la Charité à Lyon le texte suivant :

"Acte de reception du Sieur de Ste Colombe, Maitre musicien, pour la maison.

Sieur Augustin Dandricourt dict Sainte Colombe, maître musicien à Lyon, a esté recu par la compagnie appres avoir esté informée de ses bonnes vies mœurs et cappacité pour enseigner et establyr la musique aux enfans adoptifs de ceste maison au nombre nécessaire maintenir celle des filles de Sainte Catherine aussi adoptives, et à ceux qu’il verra les plus proprres leur apprendre la composition et la viole, et leur fire les leçons tous les jours affin de faire au plus tos qu’il se pourra ung cœur de musique complet, et venir assister aux divins offices pour les festes acoustumees, et pour les deffuncts bienfacteurs, ce qu’il a promis de faire et de s’en aquiter le mieux qu’il luy sera possible. A remercie lesdits sieurs recteurs qui lui ont accordé pour ses gages la somme de cent cinquante livres par an, quartier par quartier." [4]

Le nom D'Autrecourt mentionné dans Le Monde vient d'une erreur de lecture de l'écriture manuscrite du XVIIème siècle. Mieux encore, il s'agissait de Monsieur Dandricourt[5] qui, comme il est prouvé dans ce document, utilisait le pseudonyme de Sainte Colombe ou Sainte Culumbe. Il existait dans cette région une famille importante du nom de Sainte Colombe qui était bienfaitrice de l'Hospice de la Charité[6] et certains liens de famille ont pu exister entre le professeur de musique et cette famille. Cependant, depuis la parution de l'article erroné du Monde, le nom mal lu "D'Autrecourt" s'est répandu et peut être aujourd'hui trouvé dans des articles, ouvrages, pochettes de disque etc. Il est grand temps d'éliminer toute association entre le nom D'Autrecourt et celui du musicien Sainte Colombe.

On sait également que Sainte Colombe a étudié auprès d'Hotman à Paris[7]. A-t-il pu faire régulièrement un aussi long voyage entre Lyon et Paris? D'autant plus que Dandricourt, ce modestement payé directeur de chœur, qui pour partie de son travail apprenait à quelques filles à jouer de la viole comme instrument continuo pour accompagner le chœur, pouvait difficilement être le même Sainte Colombe qui plus tard, en 1678, fut proclamé par le Mercure de France, comme étant "si célèbre pour la viole"[8] et qui donnait des concerts à Paris, des cours aux plus grands violistes tels Marais et Rousseau[9],

D'autres recherches sur le véritable Sainte Colombe menée dans les "Insinuations de Châtelet"[10] aux Archives Nationales de France, m'ont permis d'y découvrir une Françoise de Sainte Colombe s'est mariée en 1669[11]. Son père était un certain "Jean de Sainte Colombe bourgeois de Paris" et l'un de ses témoins de contrat de mariage était un organiste du nom de Nicolas Caron (organiste à Saint-Thomas de Louvre et à l'église Sainte Opportune). Plus tard, je découvris que Jean de Sainte Colombe avait son témoin en 1658.

Cherchant plus loi, je découvrais que dans les années 1650 et 1660, Jean de Sainte Colombe était le père de deux filles, Brigide et Françoise, et vivait dans la rue de Betizy (aujourd'hui la rue de Rivoli) dans le quartier de Saint-Germain-l'Auxerrois. Cette rue coupe la rue de la Monnaie et la rue Bertin Poirée; assez curieusement, ce sont deux des premières adresses du jeune Marin Marais. Plus encore, dans la rue Saint-Germain l'Auxerrois, située une rue plus haut, vivait le célèbre violiste Du Buisson.

Dans son Parnasse François (1732), Evrard Titon du Tillet nous donne une description précise de l'homme Sainte Colombe. De lui nous apprenons le compositeur "donnait des Concerts dans sa maison au cours desquels deux de ses filles prenaient part, l'une au dessus de viole, l'autre à la basse, formant avec leur père un Consort de trois Violes."[12] Ces filles ont-elles pu être les filles de Jean Françoise et Brigide? Là encore de plus amples recherches ont dévoilé que l'aînée de ses filles, Françoise de Sainte Colombe, s'est mariée avec Jean Varin, professeur de mathématiques du Roi et titulaire d'un poste à Belfort, alors que sa sœur, Brigide, s'est mariée avec Louis Lebé, un des secrétaires du Marquis de Segnelay, qui était implanté à Versailles. Les Lebé, une famille d'éditeurs de livres et de partitions, étaient étroitement associés à la fameuse famille Ballard. Nous savons également que le musicien Sainte Colombe entretenait des liens très proches avec une famille d'éditeurs appelée "Allain" (cf. le Concert à deux violes appelé "L'allain")[13]. Il est intéressant de noter que de nombreux noms liés à Jean de Sainte Colombe étaient de confession protestante.

Tous ces nombreux documents plaident en faveur de Jean de Sainte Colombe et pour l'instant, au cours de mes nombreuses années de recherches aux Archives Françaises, je n'ai jamais trouvé Jean de Sainte Colombe en tant que musicien mais constamment en tant que "bourgeois de Paris". Cette connexion protestante plausible est un élément important; l'antagonisme envers les non-catholiques était assez répandu après 1685 et la Révocation de l'Edit de Nantes. Sainte-Colombe a-t-il pu être protestant et, conséquemment, méprisé par les registres officiels ? Jusqu'à ce que nous trouvions enfin un document se référant à Jean pour le musicien, ou se référant à Jean en tant que musicien, nous ne pouvons être certains qu'il s'agit du musicien Français adulé.

Ensuite il y a la réclamation d'un ou de plusieurs fils, certainement illégitimes, donc sans inscription dans les registres officiels. Dans son ouvrage Réflexions sur l'Opéra publié en 1742, Rémond de Saint-Mard prétend avoir connu un des fils de Sainte Colombe. Il le décrit comme "un homme simple qui n'avait pas assez d'imagination pour mentir[14].".

Six suites pour basse de viole seule de "Mr de Sainte Colombe le fils"[15] sont à découvrir à la bibliothèque de la Cathédrale de Durham. Elles font partie d'un volume de 300 pages de musique pour basse de viole seule, conprenant des œuvres de Marais, Dubuisson, Simpson et de nombreux autres compositeurs. Il a été entièrement copié par un violiste amateur et pasteur protestant du nom de Phillip Falle[16]. Curieusement, des notes à l'encre rouge se trouvent seulement sur la musique de Sainte Colombe le fils. Falle a-t-il pu être un étudiant de Sainte Colombe le fils, dont nous savons qu'il a vécu à Edimbourg pas très loin de Durham?[17]

La bibliothèque de Durham abrite également une dissertation théologique en Latin d'Henri Auger de Sainte Colombe qui était un pasteur protestant originaire du Béarn[18]. Son acte de naissance indique qu'il est né près de Pau, en Béarn (France), le 1er juin 1680, de Monsieur le Baron Jean de Sainte Colome (un "m", aucun "b") et de Marie de Landorte.

De nombreuses lettres ont été laissées par Henri Auger et, curieusement, on le retrouve à Londres aux mêmes moments que Sainte Colombe le fils. En 1713, on retrouve mention de ce dernier dans le journal Londonien The Daily Courant, dans une annonce pour un "concert benefice for Mr Sainte Colombe" qui fut donné à l'Hickford Room de Londres[19]. Ont-ils pu être liés ? D'après les dates, ils ont pu être cousins. Un professeur de viole, à Londres en 1716 du nom de "Mr Cynelum,"[20] a également pu être le même Sainte Colombe le fils, son nom semblant être une version anglicisée pour faciliter sa prononciation par un anglophone.

Il semblerait qu'il ait existé deux branches de la famille Sainte Colombe originale, l'une protestante et du Béarn et l'autre catholique de Lyon. Les archives protestantes de Paris portent mention dans le "répertoire Haag" d'un Sainte Colombe Parisien (sans prénom) qui est noté en 1700 comme étant "fort suspect de religion."

Une liste des musiciens Parisiens, établie en 1692 par Abraham du Pradel, référence un Sainte Colombe mais inscrit une ligne de pointillés à la place d'une adresse[21] et ce nom de Sainte Colombe n'apparaît pas du tout dans le registre d'imposition des musiciens en 1696[22].

Le Tombeau de Sainte Colombe est bien sûr dans le second livre de Pièces de Viole de Marais publié en 1701. Mais le même livre contient le Tombeau pour Lully qui est mort en 1687. Tout ceci laisse penser que Sainte Colombe est décédé aux alentours de 1686 – 1700.

Il y a quelques années un correspondant a indiqué un article d'un certain Claude Astor Musique et Musiciens à Saint Julien au XVIIe siècle, Un Sainte Colombe à Brioude[23]. Cet article est accompagné d'un testament et d'un inventaire de Marie d'Estoupe, veuve du Sieur de Sainte Colombe, qui a été enterré à Brioude le 13 novembre 1688 au cimetière de l'église de Saint-Julien[24]. Ce musicien qui s'est installé à Brioude à une date inconnue emportant avec lui un nombre impressionnant d'instruments. La liste recense deux orgues portatifs, deux épinettes, sept violes de gambe (quatre basses et trois dessus) et un luth. Il est plus que probable qu'il y est arrivé peu de temps avant sa mort; il n'était en effet peu courant de voir une femme habiter seule une collégiale. Malheureusement son prénom n'est jamais mentionné dans aucun des documents.

Avec plus de recherches patientes et méticuleuses il serait possible d'aboutir à une évidence ferme et conclusive qui donne une date de naissance et une date de décès et peut-être même une généalogie à ce grand maître de la viole. Notre équipe s'est souvent confrontée à des essais infructueux lorsque les archives sont littéralement parties en fumée aussi bien à Paris qu'en Province. Peut-être que des recherches en Grande-Bretagne (où il reste de nombreuses archives pour la plupart intactes) nous permettront de résoudre le mystère Sainte Colombe.


Œuvres

Toute la musique de Sainte Colombe tient en quatre livres:

- Deux livres pour viole seule (106 pièces) à la Bibliothèque Nationale d'Ecosse connus sous le nom des manuscrits de Panmure. Ils ne sont pas signés mais un inventaire de 1685 présente ces deux livres en tant que "viole lessons of Mr. St. Columbe in two books"[25].

- Un livre pour viole seule (144 pièces) à Tournus (Bourgogne), connu comme le manuscrit de Tournus. Ce manuscrit n'est lui pas non plus signé mais environs 70 de ces pièces se trouvent également dans les manuscrits écossais. Cette concordance et le style d'écriture de la musique les désigne clairement comme étant des œuvres de Sainte Colombe.

- Les Concerts à Deux Violes Esgales, une collection de 67 duos sont maintenant conservés à la Bibliothèque Nationale de France à Paris. Environ 4à de ces pièces se trouvent en version solo dans les manuscrits mentionnés ci-dessus.

L'hypothèse qu'il manque la partie d'une seconde viole dans les manuscrits pour viole seule a été avancée. Néanmoins, il y a de bonnes raisons de penser que ces œuvres faisaient plutôt parties d'une longue tradition d'un répertoire pour viole seule dominant dans l'Europe du XVIIème siècle. Rien qu'en France nous connaissons l'important répertoire pour viole seule d'Hotman, qui nous a laissé approximativement 45 pièces pour basse de viole seule et de Dubuisson dont les œuvres qui nous sont parvenues sont au nombre de plus de cent pièces [note de bas de page pour renvoyer le lecteur à l'article de Stuart du même volume]. Cette tradition s'est continuée avec la musique soliste de Demachy puis de Marin Marais et du propre fils de Sainte Colombe. La première parution de la musique de Marais date de 1686 et était un ensemble de pièces pour viole solo. En 1688, le violiste Jean Rousseau rapporte dans une lettre que "tout le monde joue la musique de [Marais]". Ce n'est que l'année suivante, en 1689, que Marais franchit une nouvelle étape et édita une partie de "basso continuo" pour son premier livre. C'était la première fois en France qu'un accompagnement est publié pour la viole ou pour n'importe quelle autre musique instrumentale, jusqu'au commencement d'une nouvelle vague qui devait se perpétuer au XVIIIème siècle.

Je pense que dans la société française du XVIIème siècle, la basse de viole jouait un rôle comparable à celui de son proche cousin le luth, en tant qu'instrument soliste sans accompagnement [26] et que dès lors, la musique de Sainte Colombe s'inscrit beaucoup plus dans la tradition continue du XVIIème siècle d'une musique pour viole sans accompagnement. Au moment où ce siècle s'achève, il commença à exploiter et à développer une nouvelle forme qui lui est propre, les duos pour deux violes.

Cette tradition de transformer une pièce soliste en un duo pour deux basses de violes commence en France avec Nicolas Hotman[27], pour autant il existe de nombreux exemples en Angleterre de pièces pour solo ou duo de violes écrites par Hume, Corkine et Ferrabosco entre autres. En fait, il existe peu de pièces solo de Sainte Colombe que l'on trouve réécrite en duos dans ses Concerts à Deux Violes Egales. La partie de seconde viole des Concerts à Deux Violes Esgales est souvent beaucoup plus exigeante. On peut imaginer que la partie soliste était donnée à un élève avec lequel Sainte Colombe devait improviser une seconde partie plus virtuose[28].

On attribue à Sainte Colombe l'ajout d'une septième corde à la basse de viole et l'invention des [wound bass strings] "... we owe to him this beautiful left hand position which brought viol playing to perfection [et] allowed him to imitate the greatest qualities of the human voice ... ; we also owe to M. de Sainte Colombe the 7th string which he added to the viol. Finally, he ... introduced the use of silver-spun strings in France, and he continually works to find anything to improve this instrument, if it were possible."[29] Que ce soit vrai ou faux, peu importe. La musique de Sainte Colombe parle d'elle-même. C'est la première musique en France qui utilise la septième corde, ce qui ressort du tout premier prélude pour viole seule du manuscrit de Tournus. La virtuosité nécessaire pour jouer cette musique dépasse de loin celle de ses prédécesseurs comme Hotman et de ses contemporains tel Dubuisson. Les solos tout autant que les duos montrent l'intuition de Sainte Colombe dans l'improvisation et un coup d'archet "diaboliquement" agile qui faisait l'admiration de ses disciples parmi lesquels Marin Marais[30].

La réputation de Sainte Colombe et son sens de l'innovation ont sûrement conduit la viole à une place prédominante comme instrument soliste en France sous l'Ancien Régime. Il a dû avoir un rôle influant dans l'évolution du répertoire de la viole française du XVIIème siècle passant d'une musique pour basse de viole seule non accompagnée à, à la fin du siècle, une musique pour basse de viole soliste accompagnée par un continuo à la basse de viole. Le nombre imposant de duos, ainsi que leur extraordinaire durée et beauté, écrits par Sainte Colombe sont cruciaux dans ce développement, mais ne doit pas laisser dans l'ombre le fabuleux répertoire pour viole seule qui l'a précédé.

Il reste seulement à espérer que nous découvrirons de plus en plus ce compositeur exceptionnel pour la viole de gambe.


Editions Modernes

Jean (?) de Sainte Colombe, Recueil de Pièces pour Basse de Viole Seule,

Facsimile des manuscrits MS 9469 et MS 9469 (manuscrits Panmure) à la National Library of Scotland, Edimbourg, Genève : Editions Minkoff, 2003.

Jean (?) de Sainte Colombe, Recueil de Pièces pour Basse de Viole Seule

Facsimile du manuscrit M.3 de la Bibliothèque municipale de Tournus

(manuscrit Tournus), Genève : Editions Minkoff, 1998.

Concerts à Deux Violes Esgales du Sieur de Sainte Colombe, Société Française de Musicologie, 1998.

Sainte Colombe le jeune, Five suites for solo bass viol, ed. Jonathan Dunford, Strasbourg: Les Cahiers du Tourdion, 1998.


Articles


Claude Astor, ‘Musique et Musiciens à Saint Julien au XVIIe siècle, Un Sainte-Colombe à Brioude’, Almanach de Brioude et de son arrondissement, 1993, pp. 89 – 107.

Jonathan Dunford, ‘Le point sur Sainte Colombe’, L’Écho de la viole (bulletin de la Société Française de Viole), vol. 2, 1999, p. 2-4.

Jonathan Dunford, ‘Les musiciens français antérieurs à Marin Marais’,

L’Écho de la viole (bulletin de la Société Française de Viole), vol. 4, 2000, p. 2-3.

Francois-Pierre Goy, préface pour Jean ( ?) de Sainte Colombe, Recueil de Pièces pour Basse de Viole Seule, Genève : Editions Minkoff, 2003.

Francois-Pierre Goy, préface pour Jean ( ?) de Sainte Colombe, Recueil de Pièces pour Basse de Viole Seule, Genève : Editions Minkoff, 1998.

Francois-Pierre Goy, préface pour les Concerts à Deux Violes Esgales du Sieur de Sainte Colombe, Société Française de Musicologie, 1998.

Francois-Pierre Goy, ‘Jean de Sainte-Colombe et le Manuscrit de Tournus dans l’histoire de la musique pour viole seule en France’ in Société des Amis des Arts et des Sciènces de Tournus, Tome XCIV, Tournus, 1995, p. 61-76.

Corine Vaast, préface pour les Concerts à Deux Violes Esgales du Sieur de Sainte Colombe, Société Française de Musicologie, 1998.

Corine Vaast, ‘M. de Sainte Colombe Protestant?’ in Bulletin de la société de l’histoire du Protestantisme Français, vol. 144, 1998, pp. 591-601

Corine Vaast, ‘A propos de M. de Sainte-Colombe’ in Bulletin de la société de l’histoire du Protestantisme Français, vol. 145, 1999, pp. 189-191

 

[1] Pascal Quignard, Tous les Matins du Monde, Gallimard, ISBN 2070724743.

[2] Depuis 1992 un groupe de musicologues (Stuart Cheney, François-Pierre Goy, Corinne Vaast et moi-même) a mené des recherches sur Sainte Colombe.

[3] Pierre Guillot, "L'envol de Sainte Colombe", Le Monde, 18 janvier 1992, pages 1 et 13. Suivi de la correction de cet article : Renaud Marchart, "Enfin, des nouvelles du sieur de Sainte Colombe", Le Monde, 5 janvier 1996, p. 19.

[4] Archives de la Charité, Lyon, E41, p. 431, juillet (environ) 1657.

[5] Pour plus d'information voir Jean-Marc Baffert, "Les orgues de Lyons du XVIe au XVIIe siècle", Cahiers et mémoire de l'orgue, vol.11, 1974, p. 51.

[6] Paul de Rivérieulx, Vicomte de Varax, Généalogie de la Maison de Sainte Colombe, Lyon : Imp. Générale, 1881.

[7] Jean Rousseau, Traité de la Viole (1687) : ‘ De tous ceux qui ont appris à joüer de la Viole de Monsieur Hotman, on peut dire que Monsieur de Sainte COLOMBE a esté son Ecolier par exellence, & que mesme il l’a beaucoup surpassé..’ et Jean Rousseau, Réponse de Monsieur Rousseau, (Paris : 1688), ‘…car Monsieur de Sainte-Colombe & tous ceux qui ont appris de Monsieur Hotteman…’.

[8] Mercure de France, février 1678

"Il y a eu icy ce Carnaval plusieurs sortes de Divertissements mais un des plus grands que nous ayons eus a esté un petit Opéra intitulé Les Amours d'Acis et de Galatée, dont M. de Rians, Procureur du Roy de l'ancient Chastelet, a donné plusieurs représentations dans son Hostel avec sa magnificence ordinaire. L'Assemblée a esté chaque fois de plus de quatre cens Auditeurs, parmy lesquels plusieurs Personnes de la plus haute qualité ont quelquefois eu peine à trouver place. Tous ceux qui chanterent et joüerent des Instrumens furent extrêmement applaudis. La Musique estoit de la composition de M. Charpentier dont je vous ay déjà fait voir deux Airs. Ainsi vous en connoissez l'heureux talent par vous-mesme. Madame de Beauvais, Madame de Boucherat, Messieurs les Marquis de Sablé et de Biron, M. Deniel, Monsieur de Sainte Colombe, si celebre pour la Viole et quantité d'autres qui entendent parfaitement toute la finesse du Chant ont esté des admirateurs de cet Opéra." (pp. 131-132).

[9] Une autre date clé est la publication d'une Sarabande de Mr de Sainte Colombe, publiée à Paris par Bénigne de Bacilly in Recueil des plus beaux vers qui ont esté mis en chant, Troisième partie, (Paris : ca. 1665), p. 139 (Malheureusement les paroles de la chanson sont publiées sans la musique).

[10] Archives Nationales, Série Y.

[11] Archives Nationales, Minutier Central XCI (365), 22 septembre 1669.

[12] Evrard Titon du Tillet Vies des Musiciens et autre Jouers d'Instruments du règne de Louis le Grand, édition Le Promeneur, Gallimard, 1991, p. 84 - 85.

[13] Concerts à Deux Violes Esgales, édition revue, Société Française de Musicologie, 1998.

[14] Rémond de Saint-Mard, Réflexions sur l'Opéra (oeuvres mêlées, 1742).

[15] Voir l'édition des Five suites for solo bass viol, éd. Jonathan Dunford, Les Cahiers du Tourdion, Strasbourg, 1998.

[16] Margaret Urquhart, Prebendary Philip Falle (1656 –1742) and the Durham Bass Viol Manuscript A. 27, Chelys, Journal of the Viola da Gamba Society, vol 5, pp. 7–20.

[17] Ian Woodfield ‘The Younger Sainte-Colombe in Edinburg’, Chelys - Journal of the Viola da Gamba Society, vol. 14, 1985, pp. 43 - 44.

[18] Exercitatio Theologica de Lege et Evangelio Ad Elucidationem Loci Evangelii Johannis Cap 1 vers 17….Respondente H. Auger de Ste Colome, Bearnis Gallo.

[19] "For the benefit of Mr. Ste Columbe : a consort of vocal and instrumental musik will be performed on Thursday, being the 14th of May, at the Hickford dancing room over the tennis court on James street, Hay-Market to begin exactly at 7 o'clock. Tickets may be had at St James Coffee house.’

[20] Ian Woodfield, ‘Dudley Ryder 1715-1716: Extracts from the Diary of a Student Viol Player’ Journal of the Viola da Gamba Society of America, vol. XXI, 1984, pp. 64 - 68.

[21] Abraham du Pradel, Le livre commode des adresses de Paris pour 1692.

[22] Archives Nationales Z1H657, Capitation 13, Janvier 1696, Musiciens Simphonistes. Y sont listés entre autres :

"De La Grauveuse – Violes, Forcroy père, Forcroy fils, Machy, Rousseau, Le Moyne".

[23] Almanach de Brioude et de son arrondissement 1993, pp. 89-107.

[24] Testament de Marie d’Estoupe, veuve du Sieur de Sainte Colombe 13 novembre 1688 :

"A esté présente honeste femme Marie d’Estoupe, veuve de feu M (en blanc) Saincte-Colombe, vivant maistre de musique de l’esglise Sainct Julien de ceste ville de Brioude,…

Prie et supplie humblement Madame de Brinai vouloir faire enterrer sondict corps au tumbeau où est enterré ledict feu sieur de Saincte-Colombe dans le cimetiere de ladicte esglise Sainct-Julien…

Donne et lègue à nos seigneurs les comptes et chapitre de ladicte eglise Sainct Julien pour l’entretien de leur maistrise et instruction des enfans de chœur, tous les instrumens de musique qu’elle a en ladicte mestrise, consistans en deux orgues, trois basses et trois dessus et d’un autre.

Donne aussi à Messire Louis Eyssamas, prebstre semi-prébandé de ladicte esglise, à présent maistre de ladicte mestrise, pour les agréables services qu’elle a reçus et reçoit journellement de luy, d’une paire d’espinettes, autre basse de violon qu’il pourra choisir entre touttes celles qu’elle a en ladicte mestrise… et le travail de musique dudict feu de Saincte Colombe."

Inventaire avant décès de Marie d’Estoupe 14 novembre 1688

"…2 paires d’orgues

…une paire d’espinettes, 4 violes

3 dessus, un luc [luth]"

[25] Voir Patrick Cadell, La musique française classique dans la collection des comtes de Panmure, Recherches sur la musique française classique, XXII (1984), pp. 51-52 et 56-58.

[26] Il faut se rappeler que le professeur de Sainte Colombe, Nicolas Hotman, était à la fois luthiste et violiste. Sainte Colombe persista également dans sa prédilection des instruments à plectre comme le décrit Rousseau dans sa Réponse de Monsieur Rousseau, Paris, 1688, p. 9 : « Il dit que je n’ay point parlé de pincer la Viole, je n’ay pas cru le devoir faire, parce que ce n’est pas un jeu de la Viole qui soit en usage & qui n’y doit pas estre, j’avoue que Monsieur de Sainte Colombe s’y fait admirer, mais c’est un divertissement particulier qu’il se donne par l’usage qu’il a des Instruments à pincer ».

[27] Voir, par exemple la Courante soliste par Hotman, VDGS 9 (solo en A-ET Goëss B) (folio 63 (A)), partie de seconde viole VDGS 27 in F-Pc MS Rés 1111, 267.

[28] Voir, par exemple la Gigue de Saint Colombe L’aisé, le concert La Conférence (VIII), ou les concerts Pierotine (XV), ou Les Couplets (X).

[29] Jean Rousseau, Traité de la Viole, 1687, p. 24.

[30] Vies des musiciens et autres Joueurs d'Instruments du règne de Louis le Grand, Evrard du Titon du Tillet, 1732: "Sainte Colombe fut même le Maître de Marais ; mais s'étant aperçu au bout de six mois que son élève pouvoit le surpasser, il lui dit qu'il n'avoit plus rien à lui montrer. Marais qui aimoit passionnément la Viole, voulut cependant profiter encore du sçavoir de son Maître pour se perfectionner dans cet Instrument ; et comme il avoit quelque accès dans sa maison, il prenoit le temps en été que Sainte Colombe étoit dans son jardin enfermé dans un petit cabinet de planches, qu'il avoit pratiqué sur les branches d'un Mûrier, afin d'y jouer plus tranquillement et plus délicieusement de la Viole. Marais se glissoit sous ce cabinet ; il y entendoit son Maître, et profitoit de quelques passages et de quelques coups d'archets particuliers que les Maîtres de l'Art aiment à se conserver ; mais cela ne dura pas longtemps, Sainte Colombe s’en étant aperçu et s’étant mis sur ses gardes pour n’être plus entendu par son Elève : cependant, il lui rendoit toujours justice sur le progrès étonnant qu’il avoit fait sur la Viole ; et étant un jour dans une compagnie où Marais jouoit de la Viole, ayant été interrogé par des personnes de distinction sur ce qu’il pensoit de sa manière de jouer, il leur répondit qu’il y avoit des Elèves qui pouvoient surpasser leur Maître, mais que le jeune Marais n’en trouveroit jamais qui le surpassât."

 Source: The viola da gamba par Kirk Mcelhearn

 

  

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