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La seule réponse à l'année Bach qui soit parvenue à captiver
l'imagination a été le pélerinage des cantates de John Eliot Gardiner.
Cependant, comme nous le savons bien, Universal n'a pas respecté son accord
qui était d'enregistrer la totalité du pèlerinage, et au lieu de cela, a
marqué l'événement avec seulement douze disques (trois rééditions, cinq
nouveaux enregistrements réalisés avant le pèlerinage et seulement quatre en
direct du pèlerinage lui-même). Bien que le précédent CD des cantates de la
Pentecôte se détache du reste des enregistrements, en particulier par
l'interprétation du magnifique « Wohl euch » de la BWV 34 exécutée par
Bernarda Fink, ce disque, enregistré à Merano au mois d'août dernier, est
sans aucun doute le point culminant des quatre disques enregistrés en
direct. Ses interprétations sont toujours bonnes et il nous offre trois
vigoureuses cantates, parmi lesquelles la BWV 105, qui est un chef d'oeuvre.
Les cantates
ont été écrites pour le neuvième dimanche après la fête de la Trinité (BWV
105 en 1723, BWV 94 en 1724 et BWV 168 en 1725), et les textes font
référence à la lecture de l'évangile du jour, Luc 16, 1-9, la parabole de
l'administrateur infidèle. Bien que le message de ce récit évangélique soit
quelque peu obscur, celui des cantates est sans équivoque : la richesse
terrestre est une poubelle inconsistante comparée aux richesses spirituelles
que Jésus offre dans le ciel. D'après les notes de Ruth Tatlow (excellentes
dans toute la série), le thème était l'un des favoris de Bach, qui, s'en
faisant l'écho, réalisa un déploiement de musique convaincante.
Gardiner et
son équipe prêtent une magnifique attention à la force émotionnelle de la
musique, de l'imposante aria « Tue Rechnung ! », à la sublime et complexe «
Betörte Welt » pour contralto, même si ce sont la soprano Katharine Fuge
(avec un exquis « Wie zittern und wanken ») et le ténor James Gilchrist qui,
tout au long de l'oeuvre, remportent les honneurs.
GRAHAM LOCK
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Of all the
responses to Bach Year, John Eliot Gardiner's cantata pilgrimage was the one
that caught the imagination. Yet, as is well known, Universal reneged on an
agreement to record the entire pilgrimage and instead marked the event with
just twelve discs- three reissues, five new recordings made prior to the
pilgrimage and only four live from the pilgrimage itself. If the earlier CD
of Whitsun cantatas stands out among the new recordings, especially for
Bernarda Fink's singing of the lovely "Wohl euch" from BWV 34, this disc,
recorded in Merano last August, is certainly the pick of the live quartet.
It features consistently good performances and three powerful cantatas, of
which BWV 105 is a masterpiece.
These cantatas were written for the ninth Sunday after Trinity - BWV 105 in
1723, BWV 94 in 1724, BWV 168 in 1725-and their texts refer to the gospel
reading for that day, Luke 16:1-9, the parable of the unjust steward. If the
message of this gospel story is a little obscure, that of the cantatas is
unequivocal: earthly wealth is insubstantial trash compared to the spiritual
riches Jesus offers in heaven. As Ruth Tatlow points out in her
notes-excellent throughout the series-the topic was close to Bach's heart
and he created an array of compelling music in response.
Gardiner and
his team are magnificently alert to the music's emotional power, from the
dramatic bass aria "Tue Rechnung!" to the ethereal, elaborate "Betörte Welt"
for alto, though it's soprano Katharine Fuge (for an exquisite "Wie zittern
und wanken") and tenor James Gilchrist, impressive throughout, who steal the
honours.
GRAHAM LOCK
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