El Cant de la Sibil-la
Catalunya

Réédition / Reissued
Alia Vox AVSA9879
Code-barres/Barcode :
7619986398792

Édition remasterisée

Remastered edition

Super Audio CD











Description

Artistes / Performers :
Montserrat Figueras, soprano
La Capella Reial de Catalunya,
dir. Jordi Savall


Lieu d'enregistrement / Recording site: Collégiale du Château de Cardona, Catalogne (Catalunya)

Dates d'enregistrement:  mars 1988
Recording datesMarch, 1988

Durée totale / Total time: 54'30


- Éditions originales -

ES 8705

Naïve - 9942


Réédition 2013

Naïve 40020

 

 


Les Prophètes et les Sibyls

The Prophets and the Sibyls
1497-1500
Fresque/ Fresco, 229 x 370 cm
Collegio del Cambio, Perugia
par: Le Pérugin (c.1448-1523)
by: Pietro Perugino (c.1448-1523)

Visitez / Visit
"fresco cycle in the Sala del Cambio"



Web Gallery of Art
"
Prophets and Sibyls" (detail)
"Les Prophètes et les Sibyls"
1497-1500, Fresco
Collegio del Cambio, Perugia

Les quatre sibylles reproduites à gauche sont:
- la sibylle de la cité côtière ionienne d'Érythrée
- la sibylle persique
- la sibylle de Cumes
- la sibylle libyque (Carthage)
 

The four sibyls on the left are:
The Eritrean, the Persian, the Cumean and the Libyan sibyls

Évaluations recensées / Reviews located



# 12 (08/2000)


# 346 (02/1989)


# 130 (03/2011)


Vol. 12 # 6
 


 


Par Frédéric Gabriel


Sibylle


Sibyl


Extrait du livret / From the liner notes

Dans la Grèce classique, la Sibylle est l’archétype de la prophétesse et de la prêtresse. Femme sage et véhicule des révélations divines, elle était à la fois le symbole de la femme archaïque qui réunissait un grand nombre des attributs qu’incarnaient dans l’antiquité les déesses-mères du paléolithique, les Magna Mater d’Orient et du monde classique gréco-romain, comme Isis, Ishtar, Déméter et Atargatis.

L’oracle de la Sibylle d’Érythrée, qui annonça au IIe siècle a. J. C. l’arrivée d’un âge d’or de l’homme avec la naissance d’un enfant mis au monde par une vierge, va permettre au christianisme de récupérer cette figure, ainsi que l’oracle de la Sibylle, pour proclamer le message de la deuxième venue du Messie. La tradition qui consiste à célébrer le Chant de la Sibylle à Noël semble avoir son origine musicale aux IXe et Xe siècles (Saint-Martial de Limoges). Les visions apocalyptiques qu’il contient sont tragiques et déchirantes, mais la musique qui les accompagne est pleine d’harmonie et de magie: le début de chaque strophe, avec une intervalle de quinte ascendante, nous transporte à l’état d’écoute méditative d’un récit cosmique et sacré.

Le Chant de la Sibylle fut chanté pendant des siècles par la voix onirique d’un enfant, car les Pères de l’Église avaient interdit aux femmes de le faire à l’intérieur des temples, sauf dans les monastères de religieuses. Avec cette interdiction se perdait la présence prophétique de la figure féminine qui le proclamait. Le patriarcalisme de l’église arrachait ainsi aux femmes la possibilité de transmettre la parole divine. Grâce à ce chant millénaire, la lumière des Sibylles – celle de Delphes, celle d’Érythrée, celle d’Hellespont, la Persique, la Libyque, la Cimmérienne, la Samienne, la Cumane, la Phrygienne et la Tiburtine – est toujours vivante en la voix et la figure féminines.

Aux sens de sagesse et de mysticisme de la Sibylle vient s’en ajouter un autre qui est profondément actuel : le sens écologique. Le terrible message de la Sibylle est dramatiquement présent, puisqu’il nous parle de la destruction du monde, de l’irrespect envers une nature qui disparaît, de la brutalité qui a porté l’homme à considérer que la nature est une machine. La douleur et la menace qui pèsent sur la vie de la terre sont aujourd’hui plus prophétiques que jamais dans la voix de la Sibylle.


 

MONTSERRAT FIGUERAS

~~~~~~~~

The Sibyl of Classical Greece is the archetypal woman as prophetess and priestess. Wise woman and vehicle for divine revelation, she also symbolises archaic woman, bringing together many of the attributes which in ancient times were embodied in the mother goddesses of the Paleolithic and the Magna Maters of Eastern and Greco–Roman antiquity, such as Isis, Ixtar, Demeter and Atargatis.

The figure of the oracle of the Erythrean Sibyl in the second century BC, foretelling the advent of a golden age of mankind ushered in by the birth of a child, the son of a virgin mother, was used by Christianity to proclaim the second coming of the Messiah. The tradition of performing the Song of the Sibyl at Christmas seems to have had its musical origins in 9th–10th centuries (Saint Martial de Limoges). Although the apocalyptic visions expressed in it are searingly tragic, the music is magical and full of harmony: the beginning of each verse opens on an interval of an ascending fifth, creating in us a meditative mood as we listen to the sacred, spherical story.

For centuries, the Song of the Sibyl was traditionally sung by the oneiric voice of a young boy. This was because women were forbidden by the Church Fathers to sing in places of worship, with the exception of female monasteries. The result of this ban was that the prophetic female figure who proclaimed the message was lost to us. The patriarchal nature of the Church thus deprived women of the opportunity to act as vehicles of the divine word. Thanks to this ancient song, however, the light of the Delphic, Persian, Libyan, Cumean, Erythrean, Samian, Cuman, Hellespontine, Phrygian and Tiburtine Sibyls continues to live on in the female voice and figure.

In addition to her dimensions of wisdom and mysticism, the Sibyl has yet another profound and timely resonance: her ecological message. The Sibyl’s devastating words are dramatically relevant today, speaking as they do of the destruction of the planet, of mankind’s lack of respect for the vanishing natural world and of the brutality that has led man to regard nature as a machine.  Never has the voice of the Sibyl, expressing anguish and fear for the threatened life of our mother earth, been more prophetic than it is today.

 

MONTSERRAT FIGUERAS
Translated by Jacqueline Minett

 

 


 

Classica- # 130
(03/2011)

 

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Evaluation:

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Analyste: Éric Taver

"...  Cant de la Sibil-la, qui illustre au-delà de toute contestation l’autre facette du talent savallien, celle du redécouvreur et du recréateur. On remonte ici en-deça même des textes des Xe au XIe siècles qui résonnaient durant les mâtines de Noël, pour retrouver assez certainement des liturgies enfouies, voire niées, provenant de ces temps aujourd’hui inconcevables où paganisme et christianisme se mêlèrent à la surface des terres méditerranéennes

 
ce Cant de la Sibil-la, qui illustre au-delà de toute contestation l’autre facette du talent savallien, celle du redécouvreur et du recréateur. On remonte ici en-deça même des textes des Xe au XIe siècles qui résonnaient durant les mâtines de Noël, pour retrouver assez certainement des liturgies enfouies, voire niées, provenant de ces temps aujourd’hui inconcevables où paganisme et christianisme se mélèrent à la surface des terres méditerranéennes
ce Cant de la Sibil-la, qui illustre au-delà de toute contestation l’autre facette du talent savallien, celle du redécouvreur et du recréateur. On remonte ici en-deça même des textes des Xe au XIe siècles qui résonnaient durant les mâtines de Noël, pour retrouver assez certainement des liturgies enfouies, voire niées, provenant de ces temps aujourd’hui inconcevables où paganisme et christianisme se mélèrent à la surface des terres méditerranéennes
Diapason- 346 (02/1989)


 

Appréciation 



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Analyste: Roger Tellart
Texte abrégé: 

"Confrontant son instinct des hautes époques à la méthode de l’archéologue, Jordi Savall a vu dans la résurrection du « Cant de la Sibilla » l’occasion d’une nouvelle aventure, d’un « retour aux sources à haut risque ». Soucieux d’une perception dynamique du temps, « afin d’essayer de saisir l’instant sans interrompre son devenir », il a opté pour une reconstitution chronologique permettant de passer sans rupture du modèle latin primitif - vision sobre, profonde, « émergeant de la nuit des âges », sur un simple accompagnement de lyre, avec refrain du chœur à l’unisson et à l’octave – à la Sybille provençale (et colorée d’inflexions troubadouresques) du XIIIe siècle – avec accompagnement de ‘oud (luth arabe) et refrains cantillés en faux-bourdon par le chœur – puis à la Sybille catalane, chère au cœur du musicien barcelonais. Aussi bien, cette version catalane sonne comme un accomplissement qui assume le passé  de l’œuvre et « entre de plain-pied dans le spectacle des actions sacrées paraliturgiques ». Travail orné d’étranges mélismes hors du temps, la mélodie écoutée dans les versions précédentes y étant habillée d’une « harmonisation » à trois et quatre voix dans les refrains, conformément à des documents d’époque qui prouvent l’existence d’une pratiquer polyphonique. Et enrichi d’austères sinfonie instrumentales, car la participation d’instrumentistes est également confirmée par les sources."

 "Reste l’émotion qui s’en dégage. Portée par la voix magique de Montserrat Figueras, « fragile étoile de l’au-delà » dans le rôle de la Sybille, cette approche à l’abord sévère trouble et fascine petit à petit. Comme en d’autres occasions (Messes de Cererols et Vêpres de Monteverdi ….), le chœur et les instruments de la Capella Reial sont ici des complices  exemplaires. Et Savall tient magnifiquement son pari d’être crédible de bout en bout, proposant, sans jamais l’imposer, une vraie écoute intérieure. "



 Vol. 12:6 (07/08 - 1989)

 


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Reviewer: J.F. Weber
Abridged version :

"This record gives us three versions of the Sybilline prophecy. The first, called here the Latin Sybil, is a text from St. Augustine’s great work, The City of God, that was sung as an addition to the Christmas night Office.  The second is a Provençal paraphrase of the same, dating from the thirteenth century, and the third is a Catalan version, dating from the early Renaissance. The last uses polyphony, and it has survived into modern times as a Good Friday observance, since the text speaks of the Savior coming to earth for the last judgment, a theme that fits Good Friday even better than Christmas."

”For anyone familiar with Figueras’s long series of recordings with Savall … of secular early music, their recent venture into sacred music (see Cererols, Fanfare 12:2) opens up new awareness of their sympathies. Each of the prophecies is a solo, the verses embellished with choral refrain and the spare use of instruments. The soprano is incredibly lovely, the pathetic melodies soaring endlessly, bounded by the punctuations of chorus and instruments. The engineering, taken in a Romanesque church in Catalonia is captivating…”

”This altogether unique collection deserves a special place where it won’t be overlooked. It may be best to keep it for a quiet moment when you won’t begrudge an hour given up to the profound and the mysterious.”



 Vol. 35:2 (11/12 - 2011)

 

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Reviewer: J.F. Weber

The Erythrean Sibyl was one of the pagan prophets that were cited by Christian writers (in this case, St. Augustine) as witnesses to the coming of the Messiah. A homily attributed to St. Augustine was read at Christmas Matins, and in the 10th century the Song of the Sibyl was sung during that Office. Later it was used on Good Friday because of its relevance to the day of judgment. Vernacular versions have been sung in polyphony since the later Middle Ages.

This disc first appeared as Astrée E 8705 (Fanfare 12:6), later reissued on Fontalis and now again in Super Audio. It offers Latin, Provençal, and Catalan examples of the song. It was followed by a second disc on Fontalis ES 9900 (20:6) containing examples from Galicia and Castile. A third disc (incorrectly characterized as the second in 23:1) on Alia Vox AV 9806 had versions from Mallorca and Valencia, in all a total of seven versions of the Song of the Sibyl. Montserrat Figueras is a superb artist who every so often gives us an extraordinary program of surpassing beauty such as this one, a point I made when I reviewed Ninna Nanna (26:6). The seven versions of the song are fascinating, but this disc is the indispensable one of the three, for the first track is the original Latin chant. Other recordings of this chant have all been truncated, if I recall correctly, except Brigitte Lesne’s lovely version (18:5), which is complete but takes half as long to sing as Figueras’s expansive rendition. The two use different sources, Lesne using BnF lat. 1018, while Savall mentions five sources without indicating which one he has used.

The whole disc is mesmerizing. If you don’t have it already, you will find the surround sound captures the ambiance of Savall’s favorite recording venue at Cardona very aptly. Figueras is backed by the choral and instrumental capella most effectively. The 98-page booklet is much more elaborate than the original issue. This disc is a classic.

Goldberg # 12 (08/2000)
 

Appréciation 

Evaluation

Goldberg a cessé de publier
avec le # 54
~~~~~~
Goldberg is no longer available.
# 54 was the last issue.

Analyste: Maricarmen Gómez
Texte abrégé: 

"Si au cours de ces dernières années le Chant de la Sibylle a connu une grande popularité parmi le publique mélomane, le mérite en revient en grande partie à Jordi Savall et à ses 3CD consacrés à ce thème. Le premier date de 1988 (Auvidis Astrée E8705) et contient une version en latin de la Sibylle, une autre en provençal et une troisième en catalan."

 "La chose la plus importante dont il faille tenir compte lorsqu’on écoute l’une des sept versions du Chant de la Sibylle enregistrées par Savall est qu’il s’agit de recréations faites dans une optique actuelle et non de reconstructions suivant fidèlement les sources. Ce pari innovateur n’est pas encore tout à fait défini dans le premier disque, mais par contre dans les deux suivants il recherche et obtient l’impact sonore avec une grande justesse, faisant abstraction de la vérité historique. Le plus séduisant  de ces versions sont les interventions du chœur, qui chante les parties du refrain. Lorsqu’il utilise les harmonisations, qui sont  d’Alonso de C
órdoba, Juan de Triana ou Cristóbal de Morales dans le cas de la Sibylle castillane, et d’Alonso de Mondéjar ou Bartolomé Cárceres pour celle de Valence, nous nous trouvons en présence du meilleur Savall des disques du Siècle d’Or espagnol consacrés au répertoire sacré. "

 "Toutes les strophes des sept Sibylles sont chantées en solo, avec un léger support instrumental, par Montserrat Figueras, dont l’effort mérite tout notre soutien. Étant donné que toutes ont la même musique, Savall relève le défi de les rendre supportables le temps nécessaire, en introduisant  çà et là des touches d’effets spéciaux qui par moment sont presque cinématographiques. On peut être d’accord avec le résultat ou ne pas l’être, lui qui a fait des trois CD de Savall sur la Sibylle des succès internationaux. "

Reviewer: Maricarmen Gómez
Abridged version :


 “The notable popularity of the Song of the Sibyl among music lovers in recent years is largely due to Jordi Savall and his three CDs exclusively devoted to it. The first dates from 1988 (Auvidis Astrée E8705) and includes a version of the Sibyl in Latin, another in Provençal and yet another in Catalan…”

” The most important thing to consider when listening to one of Savall’s seven recorded versions of the Sibyl is that they are recreations based on present-day criteria and not faithful reconstruction of the sources. Savall’s innovative approach is still not completely defined in the first disc, but he certainly seeks and succeeds in making an impact in regard to the sound of the two subsequent recordings, omitting or leaving historical veracity aside. The most attractive feature of these versions lies in the parts sung by the choir, which sings the refrain. The use of harmonisations by Alonso de Córdoba, Juan de Triana and Cristóbal de Morales in the case of the Castilian Sibyl, or those by Alonso de Mondéjar and Bartolomé Cárceres in that of the Valencian versions, bring to mind the best of Savall’s recordings of Spanish sacred music of the Golden Age. Each and every verse of the seven Sibyls is sung by Montserrat Figueras to light instrumental accompaniment– she deserves maximum praise for her efforts. Given that all the versions contain the same music, Savall tries to make them more attractive by introducing special effects here and there that sometimes border on the cinematographic. Whether you are in agreement or not with the final result, it is up to the public to judge. Savall’s three discs devoted to the Sibyl have been worldwide acclaimed.”

 

 

  Le Chant de la Sibylle
par Maricarmen Gómez

texte paru dans


Goldberg # 12 (08/200)

ENTREVUE
bullet

MONTSERRAT FIGUERAS:
"Les visages de la Sibylle"

Propos recueillis par Noël Godts (05/09/2006)

 

 
Autres références disponibles via la base de données de Todd McComb/ Other available references  via Todd McComb's database:
(Site: http://www.medieval.org)
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Date de création de cette fiche: 08/09/2011
Dernière mise à jour de cette fiche:
2022-01-28


 



This page was first published on:
09/08/2011
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