La Sublime Porte
The Sublime Porte
Voix d'Istanbul / Voices of Istanbul (1430-1750)

Raices & Memoria - Vol. XII

Alia Vox AVSA9887
Code-barres/Barcode:
7619986398877

Super Audio CD




 

Description

Artistes / Performers :
Montserrat Figueras, Gürsoy Dinçer, Lior Elmaleh

Lieu d'enregistrement / Recording site: Collégiale du Château de Cardona, Catalogne/Catalonia

Dates d'enregistrement: 02/2010 - 05 & 06 2011 

Recording dates: 02/2010 - 05 & 06 2011 

Durée totale / Total time: 79' 49
 


 

 


 


Évaluations recensées / Reviews located


 


# 597 (12/2011)


 


B. Witherden
 


Christoph Braun (03/2012)

Par: Matthias Lange

Opus Haute Définition
Par: Jean-Jacques Millo

Par: Hubert Stoecklin


35:5 (05-06/2012)
 



Par: Jean-Luc Caron

 


La Sublime Porte


The Sublime Porte


Extrait du livret / From the liner notes


Ces « Voix d'Istanbul », avec des œuvres vocales et des musiques instrumentales (ottomanes, grecques, sépharades et arméniennes), autour de « La Sublime Porte » (ou la cour ottomane de cette «Porte de la félicité »), font suite à notre premier enregistrement dédié aux musiques instrumentales de l'Istanbul ottoman, sépharade et arménien du temps de la publication du « Livre sur la Science de la Musique » du prince moldave Dimitrie Cantemir. Durant les multiples recherches que nous avons dû faire sur la musique, la culture et l'histoire des Turcs, nous sommes devenus de plus en plus conscients de l'étonnante ignorance que l'on a en Occident sur l'histoire et la civilisation ottomane. 

Comme le signale si bien Jean-Paul Roux dans son Histoire des Turcs « Nous en savons plus sur les Turcs que nous ne l'imaginons, mais rien ne relie nos connaissances ». De l'école, nous gardons le souvenir qu'en 1453, ils prirent Constantinople, que Soliman le Magnifique fut l'allié de François Ier contre l'hégé-monie de Charles Quint, ou qu'en 1572 la flotte des nations chrétiennes infligea une terrible défaite aux Turcs à la bataille de Lépante. Le grand Miguel de Cervantès, qui perdit sa main gauche à Lépante, évoque magistralement pour nous le monde ottoman dans La gran sultana (1615). Par Racine nous connaissons le sultan Bajazet ; par Molière et son Bourgeois gentilhomme, les « turqueries » qui seront encore à la mode au XVIIIe siècle. La liste des auteurs qui nous ont fait rêver sur le monde et les légendes ottomanes est longue ; de Théophile Gautier à Anatole France, de Lully à Mozart, de Pierre Loti à Victor Hugo, sans oublier les phrases de Lamartine ou de Nerval, certaines peintures d'Ingres et de Delacroix… et les tapis Bellini, Lotto, Holbein fabriqués en Turquie aux XVe, XVIe et XVIIe siècles. Nombreuses références originaires du mode de vie et des objets turcs font partie de notre quotidien ; les kiosques, petits pavillons que les Turcs nomment köşk. La tulipe, importée du Bosphore par les Hollandais, prend son nom de sa forme de turban tülbent. Nous mangeons souvent turc, et pas seulement les brochettes que les Turcs nomment şiş kebap (chich-kebab). Le goût du café et des croissants (avec la forme de l'emblème qui ornait le drapeau des assiégeants) est devenu à la mode après un siège de Vienne par les Ottomans, et le yoghourt (yoğurt), défini comme « mets national des montagnards bulgares », est connu depuis toujours chez les nomades des steppes et son nom dérive des expressions turques yoğun « dense ou épais » ou Yoğunluk « densité » et yoğurtmak « pétrir». Dans notre imaginaire il y a aussi les mots sérail, harem, odalisque, cimeterre, les tableaux des orientalistes, le vent des sables… Ainsi passons-nous d'un répertoire de faits assez mal connus à une succession de visions irréelles, plus ou moins transformées au gré de notre fantaisie…

Mais la réalité est autre. Les Turcs, ce sont deux mille ans d'histoire, s'étendant du Pacifique à la Méditerranée, de Pékin à Vienne, à Alger, à Troyes. Ils ont mêlé leur destin à celui de tous les peuples de l'ancien monde, ...

 

JORDI SAVALL
Bâle 19 septembre 2011

~~~~~~~~~~~~~~



These “Voices of Istanbul”, comprising vocal pieces and instrumental music (Ottoman, Greek, Sephardic and Armenian) from the “Sublime Porte” (the Ottoman court of that “Gateway to Happiness”), follow our earlier recording devoted to the instrumental music of Ottoman, Sephardic and Armenian Istanbul from the time of the publication of The Book of the Science of Music by the Moldavian prince Dimitrie Cantemir. During our lengthy research on the music, culture and history of the Turks, we have become more and more aware of the West’s astonishing ignorance regarding Ottoman history and civilisation. 

As Jean-Paul Roux so aptly points out in his Histoire des Turcs, “We know more about the Turks than we might imagine, yet nothing binds that knowledge together”. From our schooldays we recall that in 1453 they took Constantinople, that Suleyman the Magnificent was the ally of Francis I against the hegemony of Charles V, that in 1572 the combined fleet of the Christian nations inflicted a terrible defeat on the Turks at the Battle of Lepanto. The great Miguel de Cervantes, who lost the use of his left hand at the Battle of Lepanto, provides a magnificent evocation of the Ottoman world in his play La gran sultana (1615). Thanks to Racine we are familiar with the sultan Bajazet; through Molière and his Bourgeois gentilhomme, we discover the “Turqueries”, or Turkish-inspired fashion and décor, which were still fashionable in the 18th century. A long catalogue of writers and artists have fed our dreams of the Ottoman world and its legends: from Théophile Gautier to Anatole France, from Lully to Mozart, from Pierre Loti to Victor Hugo, without forgetting the poetic evocations of Lamartine and Nerval, the paintings of Ingres and Delacroix… and the Bellini, Lotto and Holbein carpets produced in Turkey in the 15th, 16th and 17th centuries. Numerous references deriving from the Turkish way of life and objects form part of our everyday lives; kiosks, the small pavilions that the Turks call kösk; the tulip, imported from the Bosphorus by the Dutch, takes its name from the shape of the turban tülbent. Turkish food often features in our diet, not only the brochettes that Turks call shishkebab (şiş kebap), but also our taste for coffee and croissants (in the shape of the emblem, the crescent moon, which were emblazoned on the standards of the besieging army), which became fashionable following a siege of Vienna by the Ottomans, and yoghurt (yoğurt), defined as “a national food of the mountain dwellers of Bulgaria” but which has always been a staple of the nomads of the steppes, the word itself deriving from the Turkish expressions yoğun (“dense” or “thick”), or yoğunluk (“density”), and yoğurtmak, meaning “to knead”. Our imaginary is also furnished with words such as seraglio, harem, odalisque, scimitar, with Orientalist paintings and desert winds… Thus, we progress from a repertoire of imperfectly known facts to a succession of unreal visions that have been more or less transformed at the whim of our imagination…

The reality is quite different. The Turks can boast two thousand years of history, from the Pacific to the Mediterranean, from Peking to Vienna, Algiers and Troyes, during which they have welded their destiny to that of virtually all the peoples of the ancient world

 

JORDI SAVALL
Basel, 19th September 2011

Translated by Jacqueline Minett


 

 

 


 

 

Diapason- # 597 (12/2011)


Appréciation 



Evaluation

Abonnement
Subscription

Analyste: Sophie Roughol
 

Dans sa quête du « dialogue des âmes » méditerranéennes, Jordi Savall prolonge les albums « Istanbul » (consacré au Livre de la science de las musique de Dimitrie Cantemir) et Orient-Occident » (vaste panorama instrumental de la Méditerranée). Le Moldave Cantemir (1673-1723), maître du tanbur, qui collecta les musiques ottomanes savantes pendant vingt ans, est encore présent dans ce volet. A ses makam aux structures modales complexes, Jordi Savall confronte les autres « Voix d’Istanbul », ces répertoires de tradition orale qui coexistaient dans l’effervescence oecuménique de la Sublime Porte. Les romances de la diaspora sépharade chantées par Montserrat Figueras et Lior Elmaleh s’intercalent dans la musique instrumentale arménienne, veloutée par les timbres du duduk ou du kemençe, et la tradition orale ottomane (très belle voix de Gürsoy Dinçer), longr aux rythmes variés, gazel ou improvisations sur des poèmes d’amour, sarki ou chanson strophée.

Dès le premier makam de Cantemir, Jordi Savall adopte dans ce contexte savant des codes interprétatifs que l’usage a consacrés comme « baroques » (par exemple l’opposition entre un ripieno et un concertino). A contrario, il passe le relais dans les pièces traditionnelles, dans des chants hypnotiques et intemporels. Intuition ou choix raisonné, rêve généreux ou réalité musicale des diasporas, peu importe en vérité. L’essentiel est que l’ancrage dans une matrice commune devienne à l’écoute une évidence expressive. La mélancolie sensuelle, l’aisance raffinée, si proche de la sprezzatura italienne, l’élévation mystique ouvrent grand au néophyte la sublime porte. 
 

 
Autres références disponibles via la base de données de Todd McComb/ Other available references  via Todd McComb's database:
(Site: http://www.medieval.org)
Re: Alia VoxAVSA 9887

Autres sections d'intérêt sur ce site:

Other topics of interest on this site:

Harmonia Mundi / Gold - Appréciations

Goldberg Magazine - 1998-2008 - Les 50 meilleurs cd de la décennie

Harmonia Mundi / Gold - The critics' point of view

Goldberg Magazine - 1998-2008 - The 50 best cds of    the decade




Date de création de cette fiche: 08/09/2011
Dernière mise à jour de cette fiche:
2022-01-28


 



This page was first published on:
09/08/2011
This page was updated on:

01/28/22

 

To order / Commander
Alia Vox AVSA9887
Code-barres/Barcode:
7619986398877

Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant
à Presto Classical
(Bouton en haut à droite)

Livraison mondiale



 

Choose your country and curency when reaching
Presto Classical
(Upper right corner)

Worldwide delivery

         

La viole de gambe
Parutions récentes

Viola da gamba
Recent releases