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Classica # 118 (12/2009- 01/2010)
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MA Recordings
M078A



Code-barres / Barcode: 0739978007826

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La belle Suite pour luth, intitulée “L’infidèle”, du contemporain et ami de Bach, Sylvius Léopold Weiss, fit événement lorsqu’elle fut gravée sur microsillon, il y a une trentaine d’années, par Eugène Dombois. Elle sortait Weiss d’une sorte d’anonymat anecdotique et servit aussitôt de cheval de bataille pour les luthistes baroques.

Eduardo Egüez s’inscrit dans cette continuité bien qu’il cherche à s’en démarquer. Tout d’abord par un tempo plus soutenu, ensuite en ornementant excessivement les phrases musicales. Ces options esthétiques mettent en évidence la virtuosité de l’interprète et sont parfaitement concevables quand on sait la renommée d’improvisateur de Weiss en son siècle, et la liberté que chaque interprète peut prendre avec le texte. Toutefois, dans le cas présent, la musique perd un peu de son élégance solennelle et les lignes mélodiques se brouillent dans un foisonnement d’ornements. En outre, la partition n’est pas toujours respectée ; par exemple dans la conclusion de la deuxième partie de l’Entrée, avant la reprise.

Les deux Suites qui suivent proposent une approche différente; l’ornementation plus discrète laisse mieux respirer la mélodie dans des pièces bien mesurées comme l’Allemande et la Bourrée de la Suite en fa, et désentrave les moments de bravoure de la Courante et du Presto, où Eduardo Egüez donne la pleine mesure de sa virtuosité. Mais son jeu, souple et fluide, cède trop à la facilité de l’effet. Ce sentiment est renforcé par une prise de son qui exagère les résonances de l’effet cathédrale. Son immense talent est desservi par une approche esthétique contestable.

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