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Diapason # 632 (02/2015)
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Erato 2564622009



Code-barres / Barcode : 0825646220090 (ID496)

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Michel Laizé

Alléluia, les majors ouvrent de nouveau leurs portes aux clavecinistes. DG à Mahan Esfahani après son album CPE pour Hyperion (Diapason d'or et Editors Choice de Gramophone), Erato à Jean Rondeau, chevelure en pétard sur la couverture et plume « Cool » jusqu'à la complaisance dans ses notes de présentation interminables mais peu substantielles à ce premier récital. Lauréat du Concours de Bruges en 2012, il y réunit un bouquet de transcriptions d'après le luth, la flûte, le violon. On est séduit dès les premiers instants par la délicatesse du toucher, par le contact charnu et sensible avec la corde qu'il nous fait ressentir. L’enseignement de Blandine Verlet se devine également dans la souplesse du jeu (merveilleuse dans les pages lyriques au tempo lent) et du rubato, qui compte beaucoup dans son éloquence. Les pièces de tempo plus strict et rapide sont conduites plus franchement, même si les choix d'articulation ont de quoi surprendre (Fugue de BVW964).

La Chaconne en ré mineur déroute puis agace, son rubato sursollicité noie le socle chorégraphique. On peut aussi douter que transcription assez littérale réalisée par Brahms pour la main gauche soit le meilleur moyen de la faire sonner au clavecin ‑ même en la répartissant entre les deux mains et en incorporant quelques conduits virtuoses dans l'esprit du XVIIIe siècle. Leonhardt (et bien d'autres) ont pris le temps d'affûter leurs propres transcriptions.

 

Seul dans ce programme, le Concerto italien témoigne de l'empathie parfaite de Bach avec le clavecin. C'est ici pourtant que Jean Rondeau convainc le moins. Les mouvements rapides sonnent mécaniques, l'articulation très courte brosse un tableau maniéré, désinvolte et quelque peu désincarné. Le mouvement lent ne fait pas la démonstration flagrante du sens du rubato cantabile sur basse régulière que l'on attendait après les pages similaires des transcriptions.

 

On devine au fil du disque un grand talent, mais qui demande à se déployer dans des répertoires plus exigeants pour confirmer cette appréciation.
 

 

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