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Diapason # 654 (02/2017)
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Ambronay 
AMY306



Code-barres / Barcode : 3760135103065

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier

Comme la relève se faisait attendre! Depuis vingt ans, trois grands ensembles de madrigalistes, aux choix esthétiques assez proches et aux filiations évidentes, ont profondément renouvelé l'interprétation des répertoires vocaux italiens des XVIe et XVIIe siècles : Ie Concerto Italiano, La Venexiana et La Compagnîa del Madiîgale. A leurs sonorités résolument méridionales succède aujourd'hui la palette plus « pastel » et superbement nuancée du groupe cosmopolite constitué à la Schola Cantorum de Bâle en 2012. Son nom a valeur de credo : des voix indéniablement « suaves » s'unissent pour éclairer le contrepoint d'une lumière claire et chaleureuse.

Leur premier disque nous saisit par son charme. Ainsi, le radieux Sorgi e rischiara de Giaches De Wert allie limpidité contrapuntique et profondeur sensuelle pour atteindre l'expression la plus juste.  Le programme, très soigné dans ses enchaînements, se concentre sur les répertoires madrigalesques « avant‑gardistes » des cours de Ferrare et Mantoue. La première est représentée par son maître de chapelle, Luzzaschi, et son émule, le prince Gesualdo. La seconde n’est pas seulement illustrée par l'emblématique Monteverdi, mais aussi par son plus fameux prédécesseur, Giaches De Wert, et de manière plus frappante encore par le duc Guglielmo Gonzaga. Ce haut personnage, qui régna à Mantoue de 1550 à 1587, fit ériger au coeur de son palais la basilique Santa Barbara. Il admirait Palestrina, fut le protecteur d'Alessandro Striggio senior et de Giaches De Wert, et comptait parmi les aristocrates compositeurs les plus prolixes de la Renaissance (aux côtés de Gesualdo, des comtes Alfonso Fontanelli, Girolamo Branciforte et du cavalier Giovanni Del Turco). Les madrigaux et l'oeuvre religieuse de Guglielmo Gonzaga restant en grande partie inédits, c'est une initiative bienvenue que d'avoir introduit son Padre, ch'el ciel e la terrra dans ce passionnant panorama madrigalesque.

L
'ensemble séduit immédiatement par la complicité subtile de chanteurs réactifs au moindre accent, par la richesse de ses timbres et par la transparence des polyphonies. Les madrigaux « classiques », à l'atmosphère bucolique et arcadienne (tel le pathétique Tirsi morir volea de Giaches De Wert) sont nourris par un art précieux de l'élégie. En contrepartie, on pouvait attendre plus de théâtralité dans les madrigaux à la modernité militante, comme le fameux Tamo mia vita du Livre V de Monteverdi. Et les sopranos à découvert dans le Io mi son giovinetta de Luzzaschi (avec un théorbe au lieu du clavecin) manquent de netteté et d'articulation dans les redoutables passaggi.

L
'atmosphère radieuse et contemplative qui prévaut dans la plupart des madrigaux au programme suffit toutefois à nous ravir. Ces « voix suaves » apportent une nouvelle touche de couleur à un paysage musical jusqu'alors solidement dessiné.                    


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