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Diapason # 634 (04/2015)
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Accent
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Code-barres / Barcode : 4015023243002

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Ivan A. Alexandre

Le 30 janvier 1649 à Londres, un siècle et demi avant nous, la révolution décapitait un monarque, Charles ler d’Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande. La décennie suivante appartient au dictateur Cromwell, puis à son fils qui ne se maintint pas deux ans. Le 23 avril 1661, jour « national » de la Saint‑Georges (et anniversaire de Shakespeare), le fils du défunt roi revenu de son exil en France est couronné à Westminster. La monarchie britannique est restaurée, définitivement. Ce sont les fêtes de ce 23 avril que les deux ensembles flamands ici rassemblés ont voulu revivre. Ou plutôt rêver ‑ à quelques pages instrumentales de Matthew Locke près, la musique entendue lors des cérémonies restant sujette à conjecture. Se succèdent donc le cortège de l'entrée à Londres, une procession sous l'un des quatre arcs de triomphe festonnés à cette occasion, deux anthems et un Te Deum chantés à Westminster Abbey, un bouquet de pavanes et gaillardes pour le « royal musical banquet » et trois danses pour le maske nocturne.

 

Glissons sur les pages vocales, un rien laborieuses et d'ailleurs hypothétiques (The King shall rejoice et le Te Deum sont de Pelham Humfrey, génie certes précoce mais qui devait avoir treize ans au printemps 1661). Passons de même sur les effectifs (où sont les dix‑sept trompettes du cortège, les chalumeaux et surtout les cordes, exclues de l'album entier) ? Le programme flatte le sextuor à vent Oltremontano dirigé par le sacqueboutier Wim Becu au point qu'on se demande si le thème n'est pas un simple prétexte à faire valoir les cornets. à bouquin de son ensemble (Doron David Sherwin et Josue Melendez), ce qui serait justice tant leur virtuosité (I'Almand anonyme du « Banquet ») égale leur musicalité. Merveille que ces courantes, sarabandes et fantaisies, prodige que ce souffle collectif.

 

Pour « faire vrai », les musiciens ont cru bon d'ajouter divers bruitages (sabots, murmures, cloches) supposés rétablir le contexte sonore du 23 avril. Contexte peu plausible en fait, et sans le moindre rapport avec le climat très « studio » au contraire, très sophistiqué, très intime de tout le reste. Bizarrerie sans incidence sur l'art de ces sacqueboutes et cornets décidément enchanteurs.

 

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