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Diapason # 645 (04/2016)
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Bach, J.S. : Concertos pour deux, trois, quatre clavecins

CPO 7776812




Code-barres / Barcode : 0761203768127

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Ramin

Après deux volumes pour les concertos pour (un) clavecin, Lars Ulrk Mortensen et son orchestre danois réunissent les partitions pour deux, trois et quatre solistes. C'est l'heure des retrouvailles entre l'élève Mortensen et le maître Pinnock, dans des oeuvres que son English Concert gravait voici trente-cinq ans au sein d'un cycle mythique pour Archiv, auquel participait déjà Mortensen.

Il n’opte ni pour le « un par partie » ni pour l'orchestre de chambre mais s'adapte à l'esprit ‑ chambriste (BWV 1062 et 1044) ou concertant ‑ de chaque oeuvre. À quatre par ligne ou solistes, les cordes du Concerto Copenhagen réalisent un travail admirable sur les textures et les plans sonores. Chapeau aux basses qui structurent énergiquement ces pyramides contrapuntiques à la complexité parfois extravagante (BWV 1063 et 1064), au violoncelle concertant qui énergise le discours du clavecin et défend âprement les épisodes solo (BWV 1063 entre autres), à tous pour le détail du phrasé (violons et altos dans le premier volet du BWV 1061) et cette capacité à jouer piano sans perdre la couleur.

 

Nos deux grandes figures du clavecin, auxquelles se joignent le jeune Marcus Mohlin et Marieke Spaans, s'en donnent à coeur joie et dispensent une virtuosité échevelée dans les difficiles soli du Ré mineur et du Do majeur. Le plaisir du foisonnement harmonique prime sur la lisibilité de chaque partie soliste ‑ option parfaitement assumée, qui apporte en contrepartie beaucoup de présence à l'orchestre. Mené à bride abattue, le concerto d'après Vivaldi pour quatre clavecins délivre de vrais morceaux de bravoure. En somme, le chic de la version Archiv s'enrichit ici d'une rhétorique plus fouillée et de prises de risque excitantes. Les deux clavecins principaux, somptueuses copies d’allemand disposent d'un plein‑jeu très brillant et de jeux individuels chantants et flûtés (un bonheur dans l’Adagio central du BWV 1060, aux rubatos divins). Reste le délicat Triple Concerto. Manfredo Kraemer orne avec nonchalance une ligne très rêveuse (Adagio) et mêle ses pizzicatos sonores à la flûte bien timbrée de Katy Bircher. Difficile, là encore, de résister à la virtuosité éloquente de Mortensen, qui structure en maître de I’harmonie une partition dense. On pourra toujours trouver des réussites isolées pour tel ou tel concerto, mais comme ensemble, ce double album est maintenant sans rival.

 

 

 

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