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Diapason # 656 (04/2017)
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Pan Classics 
PC10368 




Code-barres / Barcode : 7619990103689

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Luca Dupont-Spirio

 

Mantoue, Dresde, Vienne : le destin de Carlo Farina se résume en trois villes qui jouèrent un rôle crucial dans l’éveil du baroque, auquel prit part ce compositeur aussi méconnu que captivant. Dans la première il naît vers 1604, alors que Monteverdi y prépare son cinquième Livre de madrigaux. Dans la seconde, il est engagé en 1625 comme Konzert-meister du prince de Saxe Jean‑Georges ler, sous la direction de Schütz, et publie dans les deux années qui suivent cinq Livres de danses et sonates, soit la totalité de son oeuvre connu à ce jour. À Vienne, il meurt en 1639 au service de l'impératrice Eléonore Ire, après avoir ouvert la voie à une école germanique de violon qui comptera Biber et Schmelzer parmi ses représentants.

Sans surprise, Leila Schayegh se concentre sur les Sonate e canzoni pour violon, entremêlées de pièces contemporaines (dont une Toccata pour clavecin de Rossi aux chromatismes délirants, splendidement modelés par Jörg Halubek). La violoniste suisse renonce au fameux Capriccio stravagante, où l'archet se fait caméléon dans un kaléido-scope d'instruments imaginaires et d'animaux (à chercher chez deux autres grandes dames du violon baroque, Monica Huggett et Alice Harnoncourt). La notice précise la technique que Schayegh a développée pour ce programme, conformément à l'iconographie de l'époque : le violon est tenu sous la clavicule, au‑dessus de la poitrine, et le pouce posé sous la hausse, à la jointure avec le crin ‑ donc loin des autres doigts. La virtuosité de Schayegh se coule sobrement dans le langage déjà moderne de Farina, et le discours instrumental, d'une fluidité remarquable, se pare des ornements du recitar cantando. Le continuo (archiluth, clavecin ou orgue, violoncelle ou viole de gambe) lui apporte une assise profonde mais transparente. Schayegh a pour elle des reliefs plus subtils et un chant plus intérieur que Stéphanie de Failly avec son ensemble Clematis (écoutez par exemple La Desperata, Ricercar, 2009), que ne gâcherait pas toutefois une tension plus manifeste. L’anthologie séduira ceux qui aiment la sonate dans son âge tendre; à eux la Fantasia en solo de Steffan Nau (1596‑1647) et l'anonyme Fantasia Frantz, étonnantes créations, parmi les plus anciennes du répertoire pour violon seul.


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