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Diapason # 635 (05/2015)
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Brilliant Classics
95082BR




Code-barres / Barcode : 5028421950822

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Roger‑Claude Travers

Bouclée en quatre sessions d'enregistrements, cette troisième intégrale des concertos pour violoncelle de Vivaldi est à la fois la plus homogène et la plus inventive. A tel point que le CD 2, regroupant les pages les plus achevées, aurait pu prétendre au Diapason d'or s'il avait été publié isolément. Les rivaux ? l'intégrale de Raphael Wallfisch chez Naxos, probe mais routinière, fleurait trop la commande. En deux volumes enthousiasmants pour L’Oiseau‑Lyre, Christophe Coin faisait le tour du Rosso qu'il aime, avec la complicité d'Hogwood. Une amicale persuasion le poussa à s'intéresser aux concertos restants pour l'édition Vivaldi de Naïve: la réplique du Giardino Armonico n'a pas suffi à ranimer la flamme allumée vingt ans auparavant. Nouveau venu en terres vivaldiennes, Francesco Galligioni fourbit un archet de conquérant et engouffre avec un appétit d'ogre le copieux menu. Federico Guglielmo et son Arte dell'Arco, drastiquement réduit à un instrument par partie, agrémentent le discours d'une grande variété de piments, qui ravivent les papilles saturées par l'abondance.

 

Commençons par le CD 2, et le sombre RV401 en ut mineur. Tant de mornes versions figées dans la tristesse n'y cherchent pas la danse, doucement esquissée ici, avec quelques fières tirades d'un soliste vraiment excellent. Virtuose sans ostentation, fort de jolies sonorités et une compréhension intime du matériel, Galligioni prend le contre‑pied de Rostropovich dans une lecture sobre du Larghetto RV418. A l'opposé, l'Allegro final du RV419 surprend par sa charge dramatique. Introduit délicatement sur un frémissement de cordes, le soliste s'y consume en des variations passionnées, avant de se retirer sur la pointe des pieds. L’AIlegro non molto RV406 est avalé avec une grâce insouciante, soulignée par un petit orgue inspiré et le théorbe élégant de Diego Cantalupi. Terminons ces coups de coeur par un apocryphe entré à jamais dans l'imaginaire des vivaldiens : le truculent RV 404, où L’Arte dellArco déchaîne ses archets bavards. Concerto après concerto, les humeurs se déclinent. L’Arte dell'Arco, jamais blasé, réinvente son Vivaldi.
 

 

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