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Diapason # 646 (05/2016)
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Aparté 
AP118




Code-barres / Barcode : 3149028077124

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean‑Luc Macia

Notre voeu a été exaucé ! Quand nous avions accueilli avec enthousiasme (cf no. 624, Diapason d'or de l'année 2014) deux concertos pour violoncelle d'Emanuel Bach, nous espérions bien qu'Ophélie Gaillard enregistrerait le troisième, en si bémol majeur. C'est chose faite, et avec quelle maestria! Après un tutti tendu comme rarement, l'entrée d'un violoncelle moiré, accrocheur puis volatil, nous scotche. Et les sautes d'humeur, les incises, les traits vibrants qu'exige cette musique torturée autant que torrentielle sont maîtrisés à la perfection. La soliste et son orchestre Pulcinella visitent ce monde aux lumières changeantes sans rien perdre en beauté sonore. La ligne mouvante du violoncelle parcourt l’Adagio avec une sensibilité à fleur d’archet ; les trilles stylés et les bouffées dynamiques nous font sans cesse osciller entre douceur fugitive et révolte soudaine. Le reste de l'album confirme la qualité superlative de timbres et la discipline à toute épreuve obtenue en quelques années par Pulcinella. La densité des cordes, tendues au maximum, sur des basses trémulantes (valorisées par une prise de son d'exception), témoigne dans la Sinfonia en ut majeur du style ravageur de Carl Philipp Emanuel, avec ses contrecoups et ses contre-chants, embellis par les friselis du pianoforte de Francesco Corti. Tout est à l'avenant : le balancement rythmique initial, les escalades et les descentes tout schuss blufferaient l'auditeur le plus blasé. Dans le Concerto en ré mineur, Corti passe du pianoforte au clavecin, des tutti endiablés installent une force haletante entre les envolées du clavier sans perdre de vue la moindre nuance. La longue cantilène des violons dans le Poco adagio miroite de mille couleurs comme le clavecin ‑ la vaste splendeur de l'ensemble trouve un écho dans la notice où Ophélie Gaillard compare l'alternance de souffrance et d’énergie de ces partitions aux peintres du romantisme allemand (tel Caspar David Friedrich). Bonne idée, enfin, de jouer la Sonate en ré majeur pour viole de gambe sur un violoncelle piccolo, qui projette l'oeuvre dans une lumière solaire. Une totale réussite.

 

Prise de son d'exception

Sélectionné et analysé par Isabelle Davy (Diapason # 647 (06/2016)

"Enregistré en septembre 2015 à Paris, église luthérienne de Bon Secours. Par quelle magie cette prise de son opère-t-elle? Pour compenser la longue réverbération du lieu, Nicolas Bartholomée prend le parti de l'extrême proximité. Il place par ailleurs le registre grave au centre, tandis que les aigus sont situés aux deux extrémités. Le résultat de cette alchimie donne à entendre une gravure précise et tonique, dont l'agréable cohérence n'est jamais polluée par le long delay de la réverbération."

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