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Diapason # 646 (05/2016)
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Monthabor 250020

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Analyste: Xavier Bisaro

Après Buxtehude, Boëly et Litaize, c'est en habitués des intégrales qu'Eric Lebrun et Marie‑Ange Leurent débutent celle dont tout organiste rêve en la redoutant... Que faire, que dire après un demi‑siècle discographique parsemé de joyaux, mais aussi encombré de ratages ? Ne défendant aucune optique particulière dans la maigre plaquette, ils entament leur périple par la plus proche et la moins évidente des étapes : l'Alsace.

 

Recourant à une sélection de Silbermann de cette région, l'intégrale d'Ewald Kooiman achevée par les soins de ses élèves (Aeolus) avait montré combien la musique de Bach ne s'acclimate pas aisément à de tels instruments, et ce contrairement à une tenace idée reçue. Or voici le premier mérite de cette réalisation : en évitant de trop registrer « à la française », les deux interprètes tirent un merveilleux parti des orgues de Soultz et Ebermusnter. Grâce à une science pointue des timbres et de leur alliage, les plans sonores tranchés de l'orgue alsacien sont utilisés avec inventivité (même le clavier d'Echo y trouve son compte) et ses caractéristiques les moins adaptées à la musique de Bach (plein‑jeu apte à I'harmonie plus qu'à la polyphonie ,fonds peu nombreux, franchise d'es anches de pédale) sont contournées avec élégance.

 

Pour le reste, le programme ne permet pas encore de dévoiler les traits saillants de cette intégrale. Les partitas éclairent plus nettement l'auditeur que les brefs chorals du recueil Neumeister, occupant un disque complet. L’imposante Partita BVW768 sur le choral Sei gegrüsset couvre un large éventail stylistique, depuis les influences nordiques dont le jeune Bach faisait son miel jusqu'aux coups de génie des années de Leipzig. Lebrun s'empare fermement et sait trouver la pointe de chaque verset: allemande songeuse, trio concertant et autres combinaisons d'écriture se transforment en autant de réinterprétations expressives du choral. D'infimes détails trahissent parfois un rien de précipitation dans la réalisation, mais l'ensemble est porté par une détermination providentielle dans un tel projet.



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