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Classica # 153 (06/2013)
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Code-barres / Barcode: 3760213650092 (ID307)


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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Philippe Venturini
 

RAMEAU L’AMERICANO

Il fallait que Rameau franchisse l’Atlantique pour retrouver son énergie tempétueuse à l’occasion de sa rencontre avec l’Orchestre Simón Bolívar.

C ‘est à l’occasion de concerts suivis d’un enregistrement des Quatre Saisons de Vivaldi avec Lara St. John (Ancalagon) que Bruno Procopio a rencontré l’Orchestre Simón Bolívar. « J’ai constaté l’aisance avec laquelle les musiciens [...] interprétaient la musique de danse ; il était évident pour moi que j’allais trouver avec eux l’éloquence nécessaire pour faire vivre la musique de Rameau. » Faut-il en effet s’étonner qu’un en semble qui a donné des fourmis dans les jambes au public huppé de Salzbourg et Lucerne avec des Bernstein, des Revueltas et autres Ginastera endiablés ait le sens du rythme ? Dès les premiers impatients de l’ouverture de Zoroastre, on comprend que le pari est gagné et que ce Rameau va nous étourdir. Alors, oui, bien sûr, les passages les plus spectaculaires, immédiatement descriptifs, font un effet formidable: l’Air des esprits infernaux de Zoroastre, l’Entrée pour les guerriers de Dardanus ou la renversante ouverture d’Acanthe et Céphise. « Quand un orchestre intitule un de ses disques Fiesta, il doit savoir bouger et jouer des percussions » maugréeront les sceptiques qui n’imaginent qu’un concerto pour timbales et tambourins. Mais en plus de cette énergie contagieuse et de cet enthousiasme inépuisable déjà très appréciables (et rares !), les musiciens de l‘Orchestre Simón Bolívar font montre d’une discipline et d’une maîtrise du style stupéfiante qui leur permet de dessiner un gracieux passepied ou de ne pas s’égarer dans les lacis d’une chaconne.

Tant d’évidence avec un orchestre moderne aux cordes nombreuses relève du miracle. Les flûtes en métal et les trompettes à piston ne font certes pas oublier leurs ancêtres aux sonorités autrement plus séduisantes et Procopio ne détrône pas les Brüggen, Christie, Gardiner et Savall. Mais cette expérience exotique révèle comme rarement la fantaisie effrontée de Rameau.

Tous à Caracas ! 

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