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Classica # 163 (06/2014)
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Ambronay
 AMY041



Code-barres / Barcode : 3760135100415

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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Jérémie Bigorie
 

Pour mener à bien ses Vespro della Beata Vergine, Monteverdi mit à profit l'expérience neuve d'Orfeo : alternance de vastes fresques et de morceaux plus intimes, du modal et du tonal, le stile nuovo supplantant le stile antico. Au reste, c'est précisé­ment à l'attention des chanteurs de son premier opéra que s'adressaient les parties solistes de cette liturgie flamboyante. Flanqué de son équipe habi­tuelle qui fit le succès discogra­phique des oeuvres de Falvetti, Leonardo Garcia Alarcon dis­pense un grand geste théâtral qui unit des paramètres jusque­-là ignorés d'un John Eliot Gar­diner ou d'un René Jacobs. Aussi un tempo plus vif per­met‑il au débit du texte de sui­vre les affects des vers dans le « Domine ad adjuvandum » quand les antiennes grégo­riennes (assurées par Lionel Desmeules) montrent une ap­proche vivante du plain‑chant, qui écarte l'intonation grégo­rienne éthérée ayant cours à So­lesmes au profit d'une vocalité plus expressive, proche des tra­ditions corses ou sardes. Tout cela est original et convaincant. Beaucoup moins l'est la prise de son, comme souvent à l'Ab­baye d’Ambronay dont la ré­verbération dessert la battue cursive du chef. De même, là où la dimension horizontale des doubles choeurs devrait s'imposer, prévaut ici une pro­fondeur verticale qui fausse le rapport des masses en surex­posant l'ensemble instrumental et les solistes aux dépens des polyphonies chorales. C'est donc principalement sur les morceaux chambristes que cet enregistrement nous comble, des grandes gerbes mêlées des sopranos (Céline Scheen et Ma­riana Flores) dans le « Pulchra es » au « Duo seraphim » qui vous fend l'âme avec son fa­meux quilisma.

Rendez‑vous avec le disque à demi manqué, donc. Jordi Savall (AliaVox) et Gabriel Garrido (K617) dominent toujours.

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