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Diapason # 625 (06/2014)
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Glossa
GCD922512




Code-barres / Barcode : 8424562225121 (ID409)

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Appréciation d'ensemble:

Analyste: Roger‑Claude Travers

Hommage soit rendu à Martin Berteau qui fut, avec Jean Barrière et Jean Baptiste Stuck, un des acteurs majeurs de l'école française de violoncelle au milieu du siècle des lumières. Thomas Drescher, dans son érudite notice, salue en lui le père du jeu moderne de l'instrument, dont il explora les possibilités techniques et pour lequel il développa un jeu soliste expressif. « Presque tous les violoncellistes de la génération suivante, précise Drescher, se présentaient comme élèves de Berteau. » Gageons que Berteau sut, avant de composer les six Sonates da camera op. 1 de 1748, savourer les célèbres sonates pour violoncelle de Vivaldi éditées à Paris en 1740 (mais écrites vingt ans plus tôt). Écoutez par exemple le Vivace de la no 1 en majeur du Français, avec ses jeux d'arpèges et son audacieuse exploration des différents registres du violoncelle. Les conduites mélodique et rythmique rappellent étrangement le Vénitien. L’Allegro assai est lui aussi d'une insouciance tout italienne, comme le thème trottinant aux saveurs napolitaines de la no. 4 (Allegro ma non troppo). On aime aussi, chez Berteau, ses graves méditatifs et dignes (no. 3 en sol majeur) ou l'élégance souriante d'un Menuet Gratieux à la française, abordé avec un détachement raffiné par Christophe Coin ‑ qui sait en d'autres pages rappeler le Berteau charismatique et impulsif décrit par ses contemporains. Son esprit toujours aussi agile que l'archet, une tendresse propice à l'amoroso (réclamé dans quatre pièces), la fermeté du phrasé et une dynamique sans inertie animent chaque note. Les mouvements assez brefs y trouvent leur grandeur. Le charme des sonorités opère dans le thème délicat du Rondo amoroso de la no 3, susurré en harmoniques flûtés, et dans la retenue pudique du Gratioso du Trio pour violoncelles. Jouée sans clavecin, cette page superbe et sans précédent laisse songeur: comment se fait‑il que nous découvrions ce maître si tardivement ? Révérences à Christophe Coin, qui revient enfin au disque en solo; on rangera précieusement son album à côté du récital Barrière de Bruno Cocset (Alpha).
 

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