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Classica # 184 (07/2016)
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Analyste: Philippe Venturini

Conversations entre les artistes ou entre les compositeurs ? Les deux. Ce programme réunit en effet deux violonistes français actifs dans le premier XVIIIe siècle. Jean-Baptiste Quentin (vers 1690- vers 1750) exerça ses talents dans les rangs de l'Académie royale de musique, à Paris. Il laisse dix-neuf volumes naturellement consacrés à son instrument. Les musiciens de l'ensemble Nervemind ont choisi des pièces en trio et en quatuor sollicitant aussi la flûte et permettent d'entendre une musique devenue aujourd'hui très rare : le jeune Reinhard Goebel et Musica Antiqua Köln avait inclus une Sonate à quatre parties dans une anthologie (Archiv, 1981) intitulée « Conversation galante »(tiens, tiens) où se côtoyaient François Francoeur, François-André Danican Philidor et... Louis-Gabriel Guillemain (1705-1770). Ce dernier pratiqua le violon à Lyon puis à Versailles et il composa quantité de sonates et de redoutables Caprices.

S'immiscent dans cette conversation, les styles français et italiens qui se partagaient alors « la république de la musique». Quentin parsème en effet ses partitions d'indications en italien (violino primo, Presto, Allegro) sans renoncer aux « Modérément» et autres «Tendrement » (les deux arias de du Quatuor oeuvre XV). Ses portées glissent également de part et d'autre des Alpes, mettant en avant ici une plainte de viole, là des traits virtuoses de violon et un chromatisme exacerbé, associant une danse à une page de caractère plus concertant. Moins connus que leur claveciniste vedette, Jean Rondeau, les jeunes musiciens de Nervermind méritent pourtant d'égales éloges. La viole de Robin Pharo est un modèle de noblesse et d'éloquence. On ne peut qu'admirer la ligne, la pureté d'expression et la volubilité de la flûte d'Anna Besson : ses échanges avec le violon royal de Louis Creac'h dans l'Allegro liminaire de l'oeuvre XV de Quentin (les guirlandes de doubles croches) ou la souplesse de ses phrasé qui semblent improvisés (Adagio de l'oeuvre X) sont de pures merveilles. On ne peut que rester attentif à de telles Conversations.
 

 

 

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