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Diapason # 653 (01/2017)
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Carus
CARUS83285



Code-barres / Barcode : 4009350832855

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Gaëtan Naulleau

Un chef auquel nous devons un disque de chevet (sa première gravure des motets de Bach, Sony), l'un des maîtres les plus célébrés de l'art choral (Diapason d'or encore dans le no 650 pour un programme Reger) livre enfin aux micros sa vision d'une oeuvre qui l'accompagne depuis un demi‑siècle. Terribles micros ! Bienveillants avec les cinq solistes mais gommant tout contour à l'orchestre et noyant un choeur parmi les plus beaux du monde. L’oreille le cherchant loin, très loin, on monte le niveau. Encore. Et encore, mais la réverbération en profite plus qu'une fantôme de chœur.

L’invraisemblable flou ‑ qui souligne, en contrepartie, la présence de l'Évangéliste ‑ s'accorde‑t‑il à une volonté de Frieder Bernius ? Ce n'est pas impossible. Nous devinons une lecture abstraite et partout mesurée: « Ach, nun ist mein Jesus hin » sans angoisse ni tension, pas un rythme d'impatience dans la viole et le chant de « Geduld », pas plus de tourment dans « Gerne, will ich ». On ne s'étonne plus, en fin de parcours, d'un « Mache dich » effleuré par les cordes (encore faudrait-il que la voix suive le même chemin). L’intériorité n'exclut pas, en principe, l'éloquence.

Mais qui sait, le voile dense de l'acoustique nous dérobe peut‑être les épines de la couronne, dont seule transparaît la forme lissée. Reste, au sommet de la distribution, le Christ immense et simple de Christian Immler, dont le rayonnement ruine les efforts d'un Évangéliste prudent et scolaire (auquel Bernius confie également les airs de ténor).


 

   

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