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Diapason # 647 (06/2016)
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K617 
CDB004



Code barres / Barcode : 3383510005046(ID560)

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Analyste: Luca Dupont‑Spirio

 

Les bonnes nouvelles d'abord : si on se réjouit de voir Gabriel Garrido revenir au disque après un silence de plusieurs années, on se frotte aussi les mains en découvrant cette riche anthologie Mazzocchi, variée comme jadis celles de Tragicomedia (Teldec, 1996) et des Paladins (Pan Classics, 2006). Aussi heureux dans le lamento sacré que dans le madrigal amoureux à cinq voix le Romain appartient à cette génération née un quart de siècle après Monteverdi, qui consacre la monodie accompagnée mais reste rompue au contrepoint ancien. C'est les pages les plus polyphoniques que les interprètes donnent leur pleine mesure: écoutez la cohérence formelle du magnifique Pian' piano, dont les passages dissonants et fugués ressortent avec vigueur, ou cette Battaglia pei espugnare amore à l'élan rhétorique et guerrier.

On voudrait en dire autant des trois dialoghi, pièces maîtresses du programme par leur portée spirituelle (du Cantique des cantiques aux douleurs de la Vierge en passant par celles de Madeleine) comme par leur ampleur (huit à quinze minutes). Hélas!, ils sont mis en péril par un tactus lâche, qui amollit le phrasé et brouille les contours. Dans le Dialogo della Cantica comme dans Christo smarrito, l'échange tire en longueur entre Maria Cristina Kiehr, timbre et dynamique monochromes, diction sans aplomb ni mordant, et un choeur au son plein et homogène. Le ton dramatique de Claire Lefilliâtre s'accorde mieux aux nuances délicates et pathétiques des choristes dans le Dialogo della Maddalena, alangui cependant par une direction flottante.

Autre regret : alors que la présentation de Garrido exalte le rapport de Mazzocchi aux textes (« progression des affects », « sentiments insolites », « nouveaux effets »), ceux‑ci sont absents du livret. Les férus de chant madrigalesque chériront les miniatures profanes ; pour une Cantica et une Maddalena de tout autre tenue, on retournera à l'enregistrement des Sacrae concertationes par Jacobs (HM, 1997), où l'oraison devenait théâtre par la grâce du rythme.
 


 

   

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