Texte paru dans: / Appeared in:
*

Diapason # 637 (07-08/2015)
Pour s'abonner / Subscription information


Linn
CKD433




Code-barres / Barcode : 0691062043328

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction ~ (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Philippe Ramin
 

Jouer en concert les six sonates pour violon et clavecin, et à plus forte raison les enregistrer, a pu soulever quelques questions lors de la redécouverte du répertoire sur instruments anciens. Quel clavecin utiliser ? Faut-il homogénéiser les articulations de deux instruments si dissemblables qui partagent un même discours Kuijken et Leonhardt s'y astreignaient dans un disque célèbre qui n'a pas pris une ride, mais auquel ont répondu des contre‑propositions de premier plan. En 2011, Catherine Manson et Ton Koopman (Challenge Classics, cf no 618) montraient combien le contraste violon/clavecin diversifie la perception du contrepoint et le colore d'une variété toute baroque. Animés des mêmes intuitions, Lucy Russell et John Butt trouvaient deux ans plus tard un point de complicité très solide qui n'exclut en rien l'épanouissement individuel. Ainsi les expositions en canon, si nombreuses, permettent d'envisager différentes possibilités expressives d'un même texte (Dolce et Andante un poco de la Sonate en la) et donc d'en multiplier les implications.

 

L’équilibre de la polyphonie n'est pas troublé pour autant, le jeu intense de John Butt jamais dans, l'ombre du legato capiteux et de la belle projection de Lucy Russell. On mesure leur complicité à la subtilité d'un échange qui ne se réduit nulle part à l'alternance obligée de lignes mélodiques et d'accompagnement: le discours, plus ambigu, ouvre de nouvelles perspectives dans la perception du contrepoint et laisse présager l'avenir de la sonate pour violon et pianoforte.

 

John Butt ‑ musicologue de tout premier ordre ‑ semble aborder chaque mouvement sans idée préconçue, comme dans un récent et splendide Clavier bien tempéré (Cinq Diapason cf. no 631). Certains tempos pourront étonner (sicilienne plutôt rapide en do mineur, Adagio ma non tanto de la Sonate en mi plutôt mouvant), mai la beauté du phrasé convainc sans peine. Servie par une prise de son qui sait se faire oublier, cette version est à ranger parmi les meilleures d’une discographie désormais foisonnante.



 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews