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Diapason # 649 (09/2016)
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Hyperion 
CDA68103




Code-barres / Barcode : 0034571281032

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
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Analyste: Jacques Meegens

 

L'album s'ouvre sur un magistral solo de Mark Dobell, un Hé dame de vaillance vocalement très incarné, et à la prononciation française restituée d'une clarté impeccable. On attend donc beaucoup de la suite, quatrième volet d'une intégrale Machaut (cf. nos 555, 619 et 634).

L’amour courtois et le « coeur ardent » qu'il provoque chez l'amant ‑ sujet omniprésent dans les chansons de l'époque ‑ sont mis à l'honneur. L’ensemble vocal britannique explore ce thème à travers les nombreux virelais, rondeaux, ballades et motets profanes du compositeur emblématique de l'ars nova française. Après un motet Tous corps/De souspirant/Suspiro plein d'énergie et affirmant sans hésitation ses intrigantes dissonances, l'interprétation se révèle parfois plus discrète, voire un peu distante, laissant la partition (révisée en détail par d'éminents musicologues anglais et américains) briller d'elle-même. Un effectif sobre, constitué de quatre chanteurs, sans instruments, vient encore en souligner l'effet.

Dans Espérance qui m'asseüre, là où Musica Nova accompagnait le chant de flûte, de vièle, de harpe, ou de voix supplémentaires portant le texte, le Orlando Consort se contente d'une vocalise. On perçoit clairement l'influence des Gothic Voices, dont les enregistrements Machaut de la fin des années 1980 (même éditeur) ont fait école. Mais la couleur diffère. Ici, un vibrato quasi perpétuel trouble la clarté propre au a cappella ; les voix oscillent en toute indépendance, sans viser la fusion des timbres ‑ au demeurant d'une superbe rondeur ‑ ni la pureté de la trame polyphonique. Les vibrationes, ornements médiévaux destinés à mettre en valeur certaines notes choisies et utilisés fort à propos par le quatuor anglais dans certaines pièces, se perdent dans la masse, et les fluctuations de hauteur deviennent une norme dans laquelle l'oreille peut vite se perdre.

 


   

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