Texte paru dans: / Appeared in:
*

Diapason # 649 (09/2016)
Pour s'abonner / Subscription information


Ricercar 
RIC368
 


Code-barres / Barcode : 5400439003682(ID574)

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Sophie Roughol

 

Les requiems de KerIl et de Fux ont déjà connu le disque: celui de Kerll (couplé avec Biber) fut enregistré par Erik Van Nevel avec un plateau de rêve qui alignait De Reyghere, Feld­man, Bowman, Honeyman, De Mey, Van Egmond (Ricercar), puis par Franz Rami à la tête du Hassler Consort. L’oeuvre de Fux, révélée par le Clemencic Consort en 1998, était défendue en 2012 par Musica Fiata et Roland Wilson (DHM). Leur couplage (inédit) est‑il une bonne idée ? Vienne, Saint‑Étienne et la cour, à une génération d'intervalle, sont bien les seuls liens entre l'audacieuse et intime Missa pro defunctis (1689) de KerIl et le puissant Kaiserrequiem (1720) de Fux, dont la perfection contrapuntique apparaît, en regard, bien conventionnelle.

Formé à Vienne, KerIl croise à Rome Carissimi et peut‑être Frescobaldi, passe par Bruxelles et Munich avant de retourner à Vienne comme organiste de Saint‑Étienne et de la cour. La messe des défunts, pour soprano, alto, deux ténors et basse, violes et orgue, joint aux solistes un ripieno vocal, sur certaines sections. La séquence Dies irae tranche, avec quatre voix solistes seulement, mais des instruments concertants affranchis de la simple doublure des voix. Registres sombres accentués par les archets de l’Achéron, robuste Introït venu des abysses, souffle puissant du ripieno et des doublures, tendresse du thème du Kyrie : Vox Luminis unifie la partition de KerIl sous la lumière d'une spiritualité confiante, plus sereine que la vision de Van Nevel.

Johann Joseph Fux (1660‑,1741), Kapellmeister de Vienne à partir de 1715 et jusqu'à sa mort, est passé à la postérité comme le parangon du contrepoint grâce à son traité Gradus ad Pamassum. Ce que valide ce vaste Kaiserrequiem pour obsèques impériales, qui alterne ensemble soliste à cinq voix avec cordes et choeur (doublé par les vents). Hormis le Dies irae, Vox Luminis considère l'ouvrage d'un point de vue « palestrinien », voluptueux et linéaire, alors que Roland Wilson, dans des tempos plus allants, « modernisait » l'écriture de Fux en exploitant dès l'Introït chaque occasion de rompre sa solennité. Il nous tenait en haleine, quand nous nous lassons d'admirer la splendeur des nouveaux‑venus. Disque à ranger à KerIl.

 


   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews