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Opéra Magazine # 129 (06/2017)

Decca 4831814




Code-barres / Barcode : 0028948318148

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Analyste: Philippe Gelinaud

Pourquoi un opéra de la qualité d'Ottone n'est-il pas régulièrement à l'affiche des théâtres et des salles de concert ? Sans doute souffre-t-il de l'ombre que lui font Giulio Cesare, Tamerlano et Rodelinda, créés au cours des deux saisons ayant suivi sa première représentation, le 12 janvier 1723, au King's Theatre, Haymarket, de Londres.

Le succès fut pourtant au rendez-vous, avec une distribution idéale : les castrats Senesino et Gaetano Berenstadt en Ottone et Adelberto, les sopranos Francesca Cuzzoni et Margherita Durastanti en Teofane et Gismonda, la basse Giuseppe Maria Boschi en Emireno et la contralto Anastasia Robinson en Matilda. Et Ottone connut plusieurs reprises dans les années 1720‑1730.

 

Sur un livret de Stefano Pallavicino, adapté par Nicola Francesco Haym, la partition enchaîne des airs d'une grande finesse, où les beautés musicales et l'expressivité le disputent à l'efficacité dramati-que. La postérité a retenu les tensions entre Haendel et sa prima donna, qui trouvait son air d'entrée, « FaIsa imagine», trop simple. Le compositeur aurait même menacé de la passer par la fenêtre !
 

Comme chez Nicholas McGegan (Harmonia Mundi, 1992) et Robert King (Hyperion, 1993), ce sont les dames qui dominent cette nouvelle intégrale, gravée en studio, en juin 2016. Dans le rôle-titre, en effet, Max Emanuel Cencic est spectaculaire, mais le chant tend souvent à effacer le personnage plutôt qu'à le sublimer et l'incarnation s'avère, in fine, plus admirable qu'émouvante. Xavier Sabata, l'autre contre-ténor, est un bon Adelberto, et Pavel Kudinov, un Emireno solide mais trop neutre. Si Ann Hallenberg excelle, sans surprise, dans le rôle de l'ambitieuse et comploteuse Gismonda, Anna Starushkevych et Lauren Snouffer ‑ la meilleure Teofane de la discographie! ‑ sont les vraies révélations de cet enregistrement. Qualité du timbre, longueur de voix, agilité, les plaisirs qu'elles procurent sont nombreux.

 

Sous la baguette de George Petrou, la musique est très bien servie, mais le théâtre est un peu absent. McGegan, s'appuyant sur des chanteurs aux moyens parfois intérieurs, savait davantage faire fonctionner l'alchimie de l'opéra en studio.

Une belle version, qui donne l'occasion de redécouvrir, dans d'excellentes conditions, un titre majeur.

 

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