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Diapason # 639 (10/2015)
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Hyperion
CDA68045




Code-barres / Barcode : 0034571280455(ID528)

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Ramin

La complicité qui lie Steven Isserlis et Richard Egarr n'est pas neuve, le chef anglais a eu l'occasion de diriger le violoncelliste dans les concertos de Boccherini et Haydn, et ce programme autour de Bach a été élaboré et donné en concert depuis 2002. Aborder au violoncelle les trois sonates demeure une gageure car la logique des doigtés de viole dans ce répertoire lui est étrangère, et les troubles résonances de l'instrument à sept cordes laissent place à un chant plus détouré.

 

Le premier obstacle est largement surmonté par Isserlis, qui mène la danse avec un aplomb et une générosité formidables. Quant au chant, il l'impose sans limite, avec la joie quasi enfantine de faire sonner son magnifique instrument. C'est très prenant dans la sonate de Handel (transcription à l'octave d'une version antérieure pour violon), dont le court Adagio gagne des accents dramatiques bienvenus. On ose penser que cela aurait ravi le voyageur de 1781 Friedrich Nicolai, qui constatait déjà que le « style pathétique » du compositeur se perdait...

 

Le résultat est moins abouti dans Bach. La beauté mélodique du contrepoint a certes tout à gagner d'une légère emphase, si la structure musicale et la cohésion instrumentale sont installées. Hélas un travail de réflexion à deux fait défaut ici, où chacun se débrouille dans son coin avec un bonheur aléatoire. Le premier mouvement de la Sonate en sol mineur présente des difficultés de forme qui exigent une grande complicité, remplacée ici par une énergie de surface que Richard Egarr a bien du mal à canaliser. Chacun étant livré à lui-même, la musique s'écoule sans but mais avec fracas, pour faire place çà et là à des mouvements modérés où l'un se retranche dans le noble chant et l'autre dans de « molles poses » chères au Théophile Gautier des Nuits d'été.

 

Disque étrange, malgré tout le talent et le renouvellement d'un violoncelliste admiré dans Brahms, Chostakovitch ou Martinu.

 

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