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Diapason # 639 (10/2015)
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Ligia digital
Lidi0202295-15


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Analyste: Denis Morrier

Les deux Livres de Sacrae cantiones ont été publiés conjointement en 1603. Le premier, à cinq voix, nous est intégralement parvenu et a été enregistré à plusieurs reprises (dernièrement par les hommes d'Odhecaton, couronnés par un Diapason d'or). Le second, à six et sept voix, est demeuré lacunaire : les parties séparées de bassus et de sextus manquent. Entre 1957 et 1959, Igor Stravinsky, qui éprouvait une véritable fascination pour Gesualdo (dont il arrangea trois madrigaux dans le Monumentum pro Gesualdo di Venosa ad CD Annum) entreprit de compléter trois de ces motets, dans une perspective créatrice originale («Je suis dans cette oeuvre tout autant que Gesualdo »). En 2911, James Wood recomposa les parties manquantes pour l'intégralité du recueil suivant des principes contrapuntiques et historiques rigoureux. Il dirigea sa reconstitution dans un enregistrement mémorable, avec le Vocal Consort Berlin (HM, Cinq Diapason). La Main Harmonique propose aujourd'hui une élaboration alternative réalisée par le chanteur et musicologue Marc Busnel.

 

Ses orientations sont sensiblement différentes de celles de Wood : la partie de sextus n'est pas traitée comme une vox vagans (de tessiture variable) mais se voit confiée à une seule voix, le second soprano. L'interprétation s'oppose aussi à celle de Wood : les seize chanteurs berlinois font place à un groupe de solistes aguerris, aux voix d'une grande pureté, à la sûreté d'intonation et à l'équilibre solides. Les entrelacs polyphoniques, jusque dans les épisodes les plus denses, restent transparents.

 

Comme dans son précédent enregistrement (« LAura mia sacra », Ligia) où les oeuvres de Rore et Willaert côtoyaient une création contemporaine d'Alexandros Markeas, Frédéric Bétous a choisi de confronter Gesualdo à Caroline Marçot (née en 1974). Ma est un cycle de sept motets, avec accompagnement de harpe à triple rang de cordes (jouée par Nanja Breedijk). Ces délicats aphorismes associent mysticisme chrétien et spiritualité japonaise, dans un langage chromatique savoureux, où de subtiles évocations gesualdiennes transparaissent parmi de lumineuses harmonies. Confrontation inspirée, réalisation splendide.

 

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