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Classica # 186 (10/2016)
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Aparté 
AP130



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Analyste:  Philippe Venturini

COUPERIN PAR ROUSSET : TOUT EN MAJESTÉ

PROFITANT DE LA LIBERTÉ ACCORDÉE PAR LE COMPOSITEUR SUR LE CHOIX DES INSTRUMENTS, LE CHEF PRÉSENTE UNE CANTATE INÉDITE.

Comme le rappelle Christophe Rousset dans son texte de présentation, « On est en droit de se demander pour quel instrumentarium cette Apothéose [celle de Lully] a été conçue ». Couperin ne mentionne en effet qu'un premier et un second « dessus de symphonie », une « basse d'archet » et une « basse continue ». Les parties supérieures seront alors diversement distribuées, ainsi que le suggère d'ailleurs le compositeur, précisant que ces pièces « peuvent s'exécuter sur deux clavecins, ainsi que

sur tous les autres instruments ». Cette liberté, alors fréquemment accordée aux interprètes ­ Couperin procéda de même pour ses Concerts royaux ­, permet aujourd'hui de diversifier la discographie.

Variation des couleurs

Christophe Rousset avait ainsi enregistré avec William Christie (Harmonia Mundi, 1987) une version pour deux clavecins. Jordi Savall (Astrée, 1985) et Amandine Beyer (Harmonia Mundi) avaient préféré les violons, tandis que Philippe Pierlot (Mirare, 2010) y mêlait des flûtes traversières. Christophe Rousset réunit, comme Sigiswald Kuijken(Seon, 1973) et Musica ad Rhenum (Brilliant, 2004) violons, flûtes et hautbois. Cet effectif permet bien sûr de varier les couleurs au gré du récit, mais aussi de disposer d'une texture sonore qui s'accorde au projet. Manifestement, Christophe Rousset considère ces Apothéoses comme des hommages qui réclament majesté et grandeur. Il pense davantage au Grand Siècle qui a vu naître Corelli et Lully qu'à la Régence qui vient tout juste de s'achever, quand Couperin publie ces deux oeuvres. Il présente ainsi une toile grand format susceptible d'accueillir un sujet historique puissant, plutôt qu'un portrait au fusain ou au pastel. Son Couperin n'est pas seulement le Chardin ou le Watteau du clavecin, mais aussi l'auteur d'air profanes, de grands motets ­ hélas perdus ­ et d'un Concert dans le goût théâtral inscrit dans Les Goûts réunis. Ces interprétations originales et fières profitent de la présence d'une cantate, anonyme, que Christophe Rousset attribue à Couperin ; il s'en explique dans le texte d'introduction. Le choix de Stéphane Degout s'inscrit dans la logique des Apothéoses : mâle assurance, puissance de la ligne, intelligence dramatique, saveur du mot. Avec de tels arguments, François Couperin n'est pas que le compositeur de grâces enrubannées, mais bien Couperin « le Grand ».


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