Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 651 (11/2016)
Pour s'abonner / Subscription information


Channel 
CCSSA38316 




Code-barres / Barcode : 0723385383161

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Gaëtan Naulleau

 

Consorts de viol (Hesperion XX, Fretwork, Sit Fast) ? Quatuor à cordes (Juilliard, Emerson, Musica Antiqua Köln et les nouveaux venus) ? D'un anachronisme à l'autre (trop tôt ? trop tard ?), L’Art de la fugue quitte sans rechigner les claviers auxquels Bach le destinait. À nos oreilles, l'écrin résonant des violes est ici un atout moindre que l'agilité et le mordant des violons. Ceux de Reinhard Goebel jadis (Archiv, Diapason d'or) et ceux de Rachel Podger aujourd'hui présentent au moins deux points communs: ils ne cherchent pas une idéalisation archaïsante du contrepoint mais son incarnation éloquente, à travers un vocabulaire d'articulation en vigueur dans les années 1740. Et ces deux violonistes exceptionnels, exceptionnellement perfectionnistes ajustent un dialogue où ils n'étouffent jamais les échanges « démocratiques du contrepoint.

Podger a le tact de jouer souvent une nuance sous ses partenaires, sans perdre en présence. Elle profite en cela d'une prise de son qui restitue avec finesse le grain sonore de chaque instrument ‑ et dont la lumière flatte moins l'alto solide de Rogers. Le violoncelle de McGillivray reste aussi en deçà des pirouettes funambules de Podger dans le Canon à l'octave. Peu importe : l'investissement de chacun et la qualité d'écoute mutuelle nous font passer sous l'épiderme du contrepoint pour percevoir à chaque instant l'animation et les combinaisons des lignes ‑ rivales chez Goebel, amicales ici.

Un détail de phrasé résume la comparaison. Mais peut‑on parler de détail quand il concerne un thème sans cesse redéployé ? Il se présente en deux parties : Goebel tend la première (ré la fa ré do ré mi fa) vers la chute, tandis que Podger la laisse s'éteindre sur le fa, puis rebondit d'un geste furtif (sol fa mi ré), comme pour inviter son voisin à prendre la parole. L’allègement de ses phrasés éclaire un dialogue clair et sensible, mais somme toute moins lisible, car moins également soutenu, que chez Goebel. Ce n'est qu'un bémol dans les premiers contrepoints, mais un souci pour les plus amples, dont la puissance d'expansion, et parfois la démesure, sont contenues par l'intimité de l'échange. Podger assume, quoi qu'il en soit, son pari : jeter un éclairage neuf et subtil sur le monument de Bach.



 Support us financially by purchasing this disc from eiher one of these suppliers.
  FR  -  U.S.  -  UK  -  CA  -  DE  JA -  
Un achat via l'un ou l'autre des fournisseurs proposés contribue à défrayer les coûts d'exploitation de ce site.
 

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews