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Diapason # 661 (10/2017)
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Aparté
AP156



Code-barres / Barcode : 3149028114423

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Analyste: Olivier Fourès

Le programme d'Alexis Kossenko souligne le glissement subtil du baroque extrava­ant, virtuose et lyrique, vers l'expression galante, dont la flûte traversière s'est imposée comme une des plus dignes représen-tantes. Aux inévitables Vivaldi et Sammartini répond Tartini, avec trois concertos pour violon transcrits pour flûte traversière au XVIIe siècle. S'ils sont moins caractérisés ou spirituels que ceux des deux autres compositeurs à l'affiche, ils illustrent un esprit des Lumières à l'italienne qu'il faut encore apprendre à connaître. Auteur de plusieurs traités, Tartini est à l'origine d'une très importante école de violon, remarquée, au‑delà de sa maîtrise technique raisonnée, pour sa science des affects, en particulier dans les mouvements lents, au pa­thos très singulier. 

Manque‑t‑il parfois un peu d'incision et de direction générale à la repartie des Ambassadeurs, notamment dans le RV 441 de Vivaldi ? Partout ailleurs, Alexis Kossenko nous transporte. Il jongle sur le fil ambigu qui unit plaisir physique et instrumental, effets sonores et théâtraux, transcendance lyrique et contrôle stylistique. Il faut être capable de changer de costume toutes les trois secondes avec Sammartini, de tenir les allegros de Tartini jusqu'au bout, tout en rendant justice à ses mouvements lents (plage 8), et trouver les atmosphères (et le souffle) pour faire apparaître les mystères vivaldiens. Chapeau.

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