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Diapason # 661 (10/2017)
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Analyste: Luca Dupont‑Spirio

On sait quel Handel a retenu la postérité romantique et impériale : chantre d’une nation britannique bientôt exaltée dans Judas Maccabaeus, Joshua et Alexander Balus, célébrée aujourd'hui avec le même enthousiasme à la dernière nuit des Proms. Comme l'indique le titre (« oratorio de circonstance »), tout commence avec l'actualité. Automne 1745 : le Big Bear apprend avec le reste du pays les mouvements de Charles-Edouard Stuart. « Bonnie Prince Charlie », prétendant de la maison catholique déchue au trône de George II, assemble en Écosse des troupes qui marchent sur Londres. Le livret de Morell pour Judas Maccabaeus est prêt, mais trop triomphal pour ces temps incertains. 

Évitant de vendre la peau de l'ours, Handel, qui a depuis peu renoncé à l'opéra italien, compose dans la hâte un oratorio sans trame: une première partie faite surtout de musique originale, deux autres qui empruntent à lsrael in Egypt, Athalia, Zadok the Priest... Également pressé, le librettiste Newburgh Hamilton réunit des textes de Milton, Spenser et d'autres paraphrasant les psaumes et l'histoire sacrée, réservant sa plume aux derniers numéros. Le message tient en un choeur de la deuxième partie: « Que Dieu, source de toute grâce, bénisse la vraie Église [l’anglicane] et sauve le roi. » L’ombre de la vengeance « His sceptre is the rod »), la lumière du lyrisme (« Oh Liberty ») nuancent ce propos martial et grisant. 

Robert King signait en 1994 le premier enregistrement (Hyperion, cf. no 416). Vingt‑trois ans plus tard, le deuxième a pour héros le choeur de la Radio bavaroise, qui prodigue sous la direction d'Howard Arman des accents somptueux, plus puissants et galbés que ceux des voix oxfordiennes chez King. On ne s'étonne pas de la distance prise avec l'ardeur patriotique (« May God from whom ail mercies spring ») alors que la notice titre « Handel writes musical pro­paganda for royalty ». Constat légitime, mais pourquoi aborder un sujet qu'on préfère contourner ? 

Trois solistes tiennent lieu des quatre prévus ‑ à la faveur d'arrange-ments plutôt que de coupures. Solide et sans reproche, le trio n'embrasse pas la variété et le frémissement de la partition lorsqu'ils s'offrent enfin (le « Oh Liberty » de Julia Doyle). Entre deux propositions de qualité, on peut désormais choisir : ici les fastes du choeur et l'aboutissement technique, chez King des solistes plus sensibles, dominés par un John Mark Ainsley prodigieusement inspiré.


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