Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 661 (10/2017)
Pour s'abonner / Subscription information


Profil Hänsler
PH07035



Code-barres / Barcode : 881488070354

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Jean‑Philippe Grosperrin

Un dramma per musica de Métastase à part. La mort en 1740 de Charles VI, père de Marie­Thérèse, en suspendit la création, finalement transférée à Dresde en 1750. Dans cette tragédie altière et pure, l'habituel imbroglio des amants cède à une grandeur stoïcienne : le protagoniste, qui sacrifie dans la mort son propre intérêt à la chose pubIique, irradie l'ensemble des rapports entré personnages. Ainsi, le triangle du père et de ses enfants Attilia et PubIius (deux sopranos) n'occulte en rien le couple formé par le Romain otage des Carthaginois et le consul Manlius, source de scènes parmi les plus profondes imaginées par Métastase. 

Une longue lettre du poète à Hasse montre combien le premier avait une conscience aiguë de l'économie scénique autant que musicale de l'opera seria: c'est lui qui désigne les passages de récitatif à soutenir par l'orchestre, dès la seconde scène et jusqu'aux adieux du héros. Voilà une des beautés insignes d’Attilio Regolo. Il est d'ailleurs affligeant de trouver dans la notice du coffret les vers du livret disposés comme de la vulgaire prose et privés des didascalies signalant la constitution de tableaux tragiques. 

Au moins Frieder Bernius ne trahit‑il pas la distinction rare d'une musique moins propice au feu d'artifice qu'à un climat de majesté (prescrit dans les indications de tempo) et de tendresse noble. L'intelligence rythmique, la tension équilibrée de sa direction sont précieuses, malgré le choix d'une unité tempérée qui atténue le Grave de l'entrée de Regulus comme l'Allegro assai con fuoco de son premier air du Il. Mais le chef doit faire avec la distribution de ce concert au Semperoper de Dresde (un son notablement aéré) en mai 1997 ‑ d'où hélas des coupes (six airs, dont le dernier du protagoniste, mais aussi la réduction au tiers de ses rencontres avec Manlius). 

La roche Tarpéienne est près du Capitole pour un opéra destiné aux plus grands chanteurs du temps: le castrat Annibali en Régulus, avec pour fille et fils Faustina Bordoni et Regina Mingotti, et en consul le ténor Amorevoli. Axel Köhler cherche l'accent, l'étendue, la consistance d'un héros près de s'évaporer. Martina Borst (Enée déjà fuyant dans la Didone de Jommelli gravée par Bernius en 1994) n'offre à la fière prima donna que l'inertie d'un mezzo tièdement exact, abandonnant l'éloquence à l'orchestre. Les aigus, les intervalles, la phrase longue de Manlius mettent Markus Schäfer à la gêne, mais lui au moins fait vivre un caractère parlant romain par sa rugosité. La musicalité émouvante de Sibylla Rubens, le brillant mâle d'un Michael Volle pas encore wagnérien sont un plaisir, plus qu'une Barcès à l’oeil vif mais en disette d'ornements. Cet opéra‑phare mérite mieux que cette version d'attente (à prix modique).


 Support us financially by purchasing this disc from eiher one of these suppliers.
  FR  -  U.S.  -  UK  -  CA  -  DE  JA -  
Un achat via l'un ou l'autre des fournisseurs proposés contribue à défrayer les coûts d'exploitation de ce site.
 

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews