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Classica # 157 (11/2013)
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Ambronay
AMY 036




Code-barres / Barcode: 3760135100361 (ID346)

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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Jérémie Bigorie
 

UN ORATORIO TOUT FEU TOUT FLAMME

Après le « Il Diluvio universale », Leonardo García Alarcón l’autre chef-d’oeuvre de Falvetti, l’oratorio « Nabucco ».

De Falvetti, Leonardo García Alarcón ressuscita avec succès II Diluvio universale (1682) lors du Festival d’Ambronay 2010. D’un an postérieur, le « dialogue musical à 6 voix » Nabucco s’inspire également de la Bible en puisant dans les chapitres II et III du livre de Daniel: le souverain Nabuchodonosor II condamne à brûler trois jeunes gouverneurs de Babylone pour n’avoir pas voulu admirer une idole païenne. Ils sortiront par miracle indemnes de la fournaise. Caractérisé par un raffinement protéiforme de l’écriture (arias, antiphonies, récitatifs...), le chef-d’oeuvre du compositeur calabrais frappe surtout par l’expressivité méditerranéenne du coloris instrumental. Dès le prologue, les textures raffinées et le camaïeu des instruments à cordes nous plongent dans le cours lent et majestueux de l’Euphrate avec une force d’évocation qui anticipe Verdi; non pas celui de l’opéra homonyme, mais d’Aïda (les bords du Nil au troisième acte).

On retrouve la distribution qui fit la réussite du Déluge (malgré le contre-ténor atone de Fabian Schofrin). Même si l’ensemble l’emporte sur les individualités, on pointera l’Anania poignante de Caroline Weynants et le Nabucco de Fernando Guimarāes, colosse aux pieds d’argile en proie aux songes terrifiants («  Deliro, vaneggio »).

À la tête de sa Cappella Mediterranea et du Choeur de Chambre de Namur, Alarcón dirige avec une ferveur incandescente une partition - le texte érudit de la notice en témoigne - pas- sée au crible de son magistère analytique. De là découlent des partis pris parfois contestables, tel le recours aux instruments de la culture orientale (le duduk, le ney) ; du moins cette énième recréation baroque, d’un continuel enchantement pour les oreilles, ressemble-t-elle à aucune autre. À découvrir toutes affaires cessantes.

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