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Diapason # 652 (12/2016)
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ACC26406




Code-barres / Barcode : 4015023264069

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Ivan A. Alexandre

 

À l'ombre de ses illustres voisins Solomon et Theodora, Susanna cherche depuis 1749 à faire entendre une voix qu'on lui trouve bien légère pour un conte biblique. Deux vieillards surprennent la jolie Suzanne au bain, la courtisent, se voient éconduire, se vengent en l'accusant d'adultère avant d'être démasqués par le prophète Daniel. Il est vrai que dans l'oratorio de Handel l'aventure commence un peu tard, à la fin du premier acte. Mais, alors, que de perles ! Dès le début de l'acte II, « Chrystal Streams » peint une nature intense et frémissante où le drame prend racine. Extase pastorale, chaleur chorale, passion charnelle, grâce féminine, insolence juvénile, ironie joyeuse, le compositeur ne néglige rien.

Pourtant Susanna se morfond. Aucun éditeur officiel n'ayant immortalisé la superbe lecture des Arts Florissants (2009, avec le couple peu idiomatique mais musicalement imbattable Sophie Karthäuser/Max Emanuel Cencic; le concert filmé à Ambronay circule sur la toile), nous avions jusqu'alors le choix entre un Nicholas McGegan indifférent malgré Lorraine Hunt (HM 1989) et un Peter Neumann plus en verve quoique mal secondé (MDG 1999). Le présent concert, enregistré au festival de Göttingen le 5 mai dernier, les surpasse l'un comme l'autre. Plus Athalie que Suzanne, déjà trop dame pour être fille et parfois en délicatesse avec le soutien, la jeune mezzo américaine Emily Fons impose un style, un galbe, une ampleur ‑ outre, un « Guilt trembling » étourdissant de vélocité. Dans un rôle écrit pour l'a créatrice de Solomon et d'Irene dans Theodora, son excellent compatriote Christopher Lowrey sacrifie le grave et l'onctuosité de Joacim à une hardiesse qui culmine dans un « Rapid Whirlwhinds Wing » de compétition. Parmi nos Vieillards, la langue et l'esprit de Colin Balzer rachètent le contre‑emploi de Raimund Nolte ‑ lequel souffre plus encore en Chelsias, père de l'héroïne. Patron du festival depuis 2011, Laurence Cummings dirige les forces locales avec la science et l'instinct qu'on lui sait. De la mesure et de la vie. Rien de trop peu, rien de trop. Pris sur le vif, le concert a ses pailles. Qui ne l'empêcheront pas de trouver une place chez tous les discophiles à la recherche d'une Susanna enfin présentable.

 

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