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Diapason # 641 (12/2015)
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DG 4795300



Code-barres / Barcode : 0028947953005

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Benoît Fauchet

Premier enregistrement studio du Choeur de la chapelle Sixtine, proclame l'éditeur. Vraiment ? La Gramophone Company a posé ses micros dès 1902 sous le plafond de Michel‑Ange, à l'heure des derniers castrats dont Alessandro Moreschi. Bis repetita en 1904 avec la schola grégorienne, mais ‑ sauf oubli ‑ plus rien depuis avec le choeur maison dans les conditions du studio. Et quel studio que le vaste oratoire rêvé au XVe siècle par le pape Sixte IV! Palestrina, Allegri y ont oeuvré: ils forment la colonne vertébrale d'un programme où les polyphonies font logiquement écho à des pièces et motifs grégoriens, tout en suivant l'année liturgique, de l’Avent à la fête des saints Pierre et Paul.

 

La Chapelle musicale pontificale y est‑elle à la hauteur de son histoire séculaire et de nos attentes ? L’émission peu nette et disciplinée des pueri cantores, leur intonation fragile, leur lumière latine quoique verte, leur manque de mordant ne leur permettent pas de prétendre au niveau des meilleures maîtrises anglaises. Sans parler de quelques timbres altérés chez les voix d'hommes, qui ne se retrouvent heureusement pas dans une schola grégorienne conjuguant rondeur et souplesse du trait.

 

Massimo Palombella, le prêtre salésien qui dirige le choeur, a‑t‑il raison d'abuser de la messa di voce, au risque de faire souffler un vent d'accordéon sur le dessin déjà fuyant de ses phrases ? Le Super flumina Babylonis palestrinien en pâtit. Sachant pourtant jouer de l'acoustique de la Sixtine, le chef donne de la consistance à son ensemble ‑ c'est net dans les motifs d'un Nunc dimittis attribué à Palestrina, qui se répondent et prennent de l'ampleur dans la réverbération du lieu. Qui craindrait l'écoute d'un Miserere d'Allegri rebattu pourrait bien,le redécouvrir, dans la simplicité du Codex de la Sixtine de 1661 ‑ ne cherchez pas ici les contre‑ut aussi spectaculaires qu'apocryphes ‑ et une réalisation « spatialisée » renvoyant le quatuor solo à la Sala Regia attenant à la chapelle: effet saisissant. In situ, la quête de résonance et de silence inscrite dans ce psaume de pénitence prend tout son sens.

 

Un DVD rendrait mieux justice à cette adéquation unique d'un lieu, d'un choeur et d'un répertoire au coeur du Vatican, de son mystère et de son rayonnement.

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