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Diapason # 642 (01/2016)
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Musique en Wallonie
 MEW1579




Code-barres / Barcode : 5425008315799

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Analyste: David Fiala

Le récital couronne l'ambitieuse « Biographie musicale » de Lassus en cinq CD, conçue et présentée par le meilleur guide possible dans l’oeuvre foisonnant du plus grand compositeur de la deuxième moitié du XVIe siècle: sa biographe Annie Coeurdevey (Fayard, 2003). Après quatre volumes chronologiques confiés à la fine fleur des ensembles spécialisés (Ludus Modalis pour les années de jeunesse, Singer Pur et Egidius Kwartet pour les splendeurs de la cour de Bavière, Odhecaton pour la production tardive), c'est un véritable kaléidoscope, qui entend « rendre compte dans toute leur diversité de l'immense célébrité » des partitions de Lassus « répandues par les imprimeurs‑éditeurs de France, des Pays‑Bas, d'Italie et d'Allemagne ». Le florilège (inédit pour l'essentiel) de motets, chansons françaises, italiennes et allemandes s'achève en apothéose sur l'une des deux oeuvres à douze voix du maître: le grandiose motet Domine quid multiplicati sunt.

Le groupe vocal belge Vox Luminis, désormais abonné aux récompenses de la critique européenne, aborde Lassus avec une intime connaissance de ses successeurs, à commencer par Schütz et Scheidt. S'il s'inscrit dans la filiation d’Herreweghe, celle d'une fine mécanique chorale assez fusionnelle, combinant le diaphane et le charnu au service de la rhétorique musicale, il doit ici relever le défi d’une singulière variété de styles, du hiératique au langoureux, du sarcastique au méditatif, le tout en quatre langues. Pour ce faire, Lionel Meunier s'est doté d'une large palette de dix‑huit chanteurs (six sopranos, trois contre‑ténors, cinq ténors et quatre barytons‑basses, plus un orgue) qu’il dispose le plus souvent à un par voix. Naturellement souverains dans les motets solennels, les chansons mélancoliques, les madrigaux aux lignes étirées (comme les plaintifs Sur tous regretz et Oh d'amarissime onde) ou les méandres chromatiques (Concupiscendo concuspiscit), les chanteurs savent trouver les tons qui conviennent à la veine comique de Lassus ou au raffinement du sonnet de Ronsard en double quatuor Ô doux parler. Parution admirable à tous égards, digne apothéose d'une belle aventure discographique.


 

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