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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Xavier Bisaro Alors que le premier XVIIe siècle germanique semble dominé par Praetorius, Scheidt et Scheidemann, bien d'autres organistes consignèrent par écrit leur art consommé du prélude et de la variation à partir de mélodies de chorals ou de tons de Magnificat. Méticuleusement exploré par certains marathoniens du disque (Friedhelm Flamme chez CPO), ce répertoire trouve en Léon Berben un serviteur particulièrement inspiré. Complétées par trois pièces anonymes et un remarquable Magnificat de Strungk, les œuvres de Melchior Schildt ‑ un élève de Sweelinck dont la carrière se déroula entre le Danemark et Hanovre ‑ ne sont peut‑être pas les plus enivrantes de leur époque. Mais elles sont transcendées par la somptuosité de leur habillage sonore: non seulement l'orgue de Tangermünde est un joyau de la facture allemande, mais il est en plus registré et capté de manière saisissante (ce qui n'a rien d'une surprise s'agissant d'Aeolus). Sachant se contenter par moments de la pureté des timbres isolés, Berben, coloriste hors pair, sait aussi tirer de l'instrument des sonorités à la limite de l'étrangeté, toujours adaptées aux différentes tournures de l'écriture. Il prend également à rebours le motorisme dans lequel d'autres interprètes se contiennent lorsqu'il s'agit de dérouler les innombrables plages de diminution volubile que recèle cette musique. Berben joue même de sa technique souveraine pour conférer aux plus longues fresques un caractère improvisé, quasi rhapsodique. Grâce à une exécution à la fois souple et vigoureuse, on se prend à le suivre dans un dédale dont détours et issues ne se laissent deviner qu'au dernier instant. L'option convient parfaitement au style de cette musique et à son probable contexte de création, c'est‑àdire les offices au cours desquels, même chez les luthériens, l'organiste devait alterner avec le chant du choeur ou des fidèles. En cela, Berben parvient à donner à une démarche « historiquement informée » ce soupçon de vitalité qui transforme le document en moment de vérité. |
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