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Diapason # 652 (12/2016)
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CPO 7779292  



Code-barres / Barcode : 0761203792924

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Analyste: Sylvain Gasser

 

De son second voyage en Italie, Schütz ramena un florilège de chants sacrés pour une, deux, ou trois voix sur les textes du psautier, du Cantique des cantiques et de l’Évangile de Matthieu, Variée et multicolores, étoffés par des instruments concertants qui aiment autant préluder au chant que lui répondre et le colorer, ces vingt motets publiés en 1629 acclimataient le nouveau style italien dans des cours allemandes marquées par la Réforme.
Ils comptent parmi les compositions les plus immédiatement séduisantes du Sagittarius, et malgré cela sont rarement enregistrés. En 1992, le Concerto Palatino (Diapason d'or, cf no 386) faisait l’événement par la qualité de sa réalisation, et notamment par la perfection sans précédent des souffleurs ‑ mais qu'ils nous paraissent aujourd’hui précautionneux ! Plus près de nous, l’équipe de Musica Fiata avait pour elle trois merveilleux chanteurs et un style très sûr (2011, DHM). Mais sa soprano aigrelette était un souci... tandis que le geste plus libre des nouveaux venus est un plaisir. La bande de Manfred Cordes dégage d'emblée une grande flexibilité de ton. Le Fili mi, Absalon, cri de lamentation du roi David à l’annonce de la mort de son fils, trouve dans la lecture de la basse Harry Van der Kamp des accents madrigalesques. Le quatuor de trombones qui l’accompagne nourrit un climat de forte inquiétude, sans chercher la noirceur hiératique que d’autres installent. Autre moment de raffinement, le 0 quam puichra es, éloge de la beauté féminine telle qu'elle rayonne dans le Cantique des cantiques.

Les deux ténors, Mirko Ludwig et Hans Jörg Mammel (déjà présent chez Musica Fiata) savent vocaliser aussi souplement que les violons, sans renoncer à la tendresse amoureuse des paroles dans Veni de Libano. Ce qui captive, une fois encore chez ces interprètes, c’est la liberté dont ils font preuve face à une écriture plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord. La déclamation repose sur une respiration profonde, les lignes vocales et instrumentales rivalisent d'éloquence, de la joie la plus exubérante (Exultavit cor meum, par une Ulrike Hofbauer en verve) à la louange la plus pudique (Paratum cor meum). Ce Schütz chante et enchante, fait le lien entre la « chantrerie céleste » propre à l'art médiéval et le chant de louange terrestre, développé par la théologie luthérienne.


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