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Diapason # 652 (12/2016)
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Passacaille 
PAS1020



Code-barres / Barcode : 5425004150202

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier

Si le cornet à bouquin, après deux siècles d'éclipse est redevenu un instrument familier du monde musical moderne, c'est en grande partie grâce à Bruce Dickey. Depuis plus de quarante ans, ce virtuose au timbre de velours et à la technique libre ressuscite les répertoires oubliés de l'instrument « le plus proche de la voix humaine », selon les théoriciens anciens. Professeur depuis 1976 à la Schola Cantorum de Bâle, il a formé plusieurs générations de cornettistes fameux. Il est pour beaucoup l'incarnation du « cornet montéverdien » depuis l'emblématique et virtuose récital de 1991 « Quel lascivissimo cornetto » (Accent, Diapason d'or, cf. no 381). Dickey revenait, en 2001, au même répertoire italien de gloses ornementales (« La bella minuta », Passacaille).

Son nouvel opus explore une autre voie : il présente, pour confirmer l'adage évoqué plus haut, un programme de duos méconnus où son instrument cherche à faire siennes les qualités (le relief des consonnes autant que la variété des voyelles) d'une excellente soprano. La projection claire et concentrée d'Hana Blažíková sert une vocalisation précise, aussi finement articulée que le jeu du cornettiste. Et sa couleur vocale contraste savoureusement avec l'ini­mitable volupté du cornet.

Les pages en tous genres (motets, madrigaux, sonates, airs) couvrent presque deux siècles d'histoire. On évolue d'un motet de Palestrina orné de diminutions inédites, composées par le cornettiste lui‑même (faisant admirer, parmi de confondants effets d'écho, la célèbre transparence de ses aigus vertigineux), jusqu'à une sélection d'airs tirés de l'opéra Emireno d'Alessandro Scarlatti (hé­las desservie par de l'acidité du violon solo). Certaines oeuvres sont particulièrement saisissantes tant la fusion voix/cornet convainc : il en est ainsi du somptueux madrigal de Sigismondo d'India, Langue al vostro languir, où la chanteuse et l'instrumentiste rivalisent de brio dans leurs passaggi et d'intensité expressive dans leurs chromatismes.

L'album dévoile également une pièce inédite de la compositrice athénienne Calliope Tsoupaki (née en 1963): un Melena imi (le Nigra sum dans la version grecque du Cantique des cantiques), entre néomodalité et « nouvelle simplicité ». Ici, Blažíková et Dickey se fondent dans d'impressionnantes attaques à l'unisson, puis se séparent pour nouer un dialogue empli de mystère et de profondeur. Mieux qu'une démonstration, une communion d'interprètes.


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