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Diapason # 663 (12/2017)
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Code-barres / Barcode : 190295765293

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Luca Dupont‑Spirio

 

Poser un disque sur la Platine, s'apprêter à suivre les paroles, reposer le livret avant même de l'avoir entrouvert et n'y plus toucher avant la fin de l'album. Tant l'italien de Nathalie Stutzmann parle et peint à la fois, dessinant chaque mot et ce qu'il évoque. Tant le fondu des plages dans la tonalité (quatre en sol majeur / mineur pour commencer, trois en mi mineur un peu plus loin, etc.) conduit l'oreille à travers un programme délicieux. Le répertoire vocal est issu des Arie antiche, recueil d'Alessandro Parisotti publié en 1890, qui fit redécouvrir chez eux Cavalli et Cesti, mais aussi Caldara et Marcello. Transcrites alors pour voix et piano, les pièces reprennent ici des couleurs « à l'ancienne » au fil d'arrangements fort contrastés, dus pour la plupart au compositeur Laurent Courbier et à Camille Delaforge, claveciniste d'Orfeo 55. Quelques mouvements de sonates et de concertos (Durante, Porpora ... ) sont autant d'intermèdes. 

Modulant les nuances charnues et minérales de son timbre, notre contralto passe d'une atmosphère à l'autre avec une souplesse stupéfiante. À un extrême, la cantate Quella fiamma de Conti (ca. 1681‑1732) : gravité et dépouillement d'une oeuvre accompagnée par le seul continuo, relief d'un texte sculpté en profondeur, enveloppé dans une ligne noble et vulnérable. A l'autre, « Nel cor più non mi sento », bluette boudeuse de Paisiello immortalisée par Beethoven  (six variations pour piano), Paganini (sept pour violon), Caballé, Tebaldi, Bartoli... mais où Di Donato elle-même ne manie pas une ironie aussi tendre et irrésistible. Entre les deux, un « Delizie, contenti » de Giasone (Cavalli) dont le verbe saillant et le souffle souverain en remontrent aux spécialistes, un « Piangero » de Handel (Giulio Cesare) qui préfère la présence au pathos, une invitation à la danse («Danza, danza » de Durante) aussi fougueuse qu'entêtante.


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