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Diapason # 664 (01/2018)
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Mirare
MIR386



Code-barres / Barcode : 3760127223870 (ID623)

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Loïc Chahine

Florence Bolton et Benjamin Perrot ont patiemment mûri le programme en concert avant de graver leur premier album Marais ‑ belle patience pour un ensemble fondé par une violiste et un luthiste ! Cueilli dans les Livres de 1717 et 1725, le bouquet glisse des pages moins connues, comme l'énigmatique rondeau Le Troilleur (qu'est‑ce ? on ne sait) et la pétulante Biscayenne, aux côtés des célèbres Badinage, Fête champêtre et, bien sûr, de La Rêveuse, pour restituer la dernière manière d'un Marais qui ne refuse pas l'apparente simplicité technique. Quand la virtuosité s'impose, c'est pour cacher l'art par l'art même. Cette virtuosité jamais montrée, Florence Bolton la suggère idéalement.

Les partis pris sont précis, assumés, ancrés dans le travail d'une équipe
où Benjamin Perrot est rejoint, pour la plupart des pièces, par le claveciniste Carsten Lohff et le violiste Robin Pharo. La viole principale s'enchâsse alors dans un accompagnement qui ne la noie jamais mais la prolonge, la complète; plus qu'une sauce qui masque, il relève et met en valeur, tant et si bien que le sujet semble réellement indissociable de sa basse continue. Ainsi, dans Le Bijou, les passages à l'unisson avec la basse ne sonnent pas trop fort mais élaborent une sorte de jeu de regards entre l'aigu et le grave. Ailleurs, les arpèges sont frôlés, comme pour rappeler que la viole n'est pas seule à jouer des accords: elle entre en dialogue avec le théorbe. A l'inverse, les nuances nettes dessinent un vibrant clair‑obscur.

La Fête champêtre sera très intériorisée : ce n'est pas Brueghel, c'est Lancret, et la vivacité ne se teinte de rusticité qu'à peine. Dans La Rêveuse, qui oscille entre les suspensions et l'apesanteur, que de finesses dans les inflexions infinitésimales ! Cette Rêveuse ne pleure pas, elle rêve, en effet. Certains choix sont inattendus, comme la lenteur raffinée du Bijou (qui permet ensuite à chaque couplet de déployer son propre monde, organisant une galerie), ou les arpèges très détaillés du Badinage, qui concentrent un discours à mi‑mots. L’ensemble ose parfois quelque chose de brut (des graves facilement violents), mais toujours profondément investi.

Sans s'enivrer de son, La Rêveuse, par la conduite de l'archet et la présence de la corde, sculpte une matière sonore tantôt suave,tantôt âpre. Un Marais pictural, précieux par son absence.

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