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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
David Fiala Il est presque inutile d'insister sur la qualité de facture de cette musique composée dans une région et à une époque où l'on faisait du contrepoint comme de la prose. L’important est l'inspiration de cette écriture dense et tendue, désormais toujours à plus de quatre voix (de cinq à neuf ici), qui fait monter en longues séquences de lentes et profondes vagues sonores, bientôt recouvertes par la suivante. Van Nevel n'a pas son pareil pour sculpter et étirer cette matière. Enregistré en concert, il joue d'un tempo flexible et de tout l'éventail des nuances, il conduit chaque ligne, chaque chanteur, chaque séquence à une nouvelle plénitude acoustique et émotionnelle. La déploration de Pevernage sur la mort de Plantin donne le ton d'un programme globalement grave, parfois sombre, culminant avec une extraordinaire version à cinq voix de Sur tous regretz par le même auteur. En revenant à ce texte déjà mis en musique à sept reprises depuis les années 1530 (version de Richafort, elle‑même à la source d'une messe de Gombert pour le couronnement de Charles Quint), c'est toute une tradition (passée par le Josquin de Mille regretz) que Pevernage parvient encore à enrichir, comme La Hèle avec sa messe sur le motet Praeter rerum seriem du même Josquin. Pour un live, les imperfections de ces douze voix très expertes (quatre femmes, six ténors et deux basses) sont si passagères et l'émotion si constante qu'on ne peut que se joindre avec gratitude aux applaudissements conclusifs.i |
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