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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Vincent Agrech Beauté et intelligence, tels sont les atouts majeurs du jeune contre‑ténor polonais qui affole les scènes mondiales depuis deux ans. Timbre d'ambre et de miel, délicat sans acidité, pleinement centré dans son alto léger, mais d'une remarquable continuité au fil des registres, des notes poitrinées sans ostentation à l'aigu flûté. Charisme propre à séduire metteurs en scène et public ‑ si Orlinski est un champion primé de break dance, il a la prudence de faire de cette singularité un usage discret. Musicien précis, styliste intègre, il efface, auprès d'un Pomo d'Oro aussi discipliné qu'enthousiaste, le souvenir plus mitigé laissé par ses apparitions dans les programmes parfois racoleurs du Giardino d'Amore, dont un récent disque de duos handéliens (cf. no 668). Non que les limites s'avèrent fondamentalement différentes: des couleurs plus jolies que variées, une palette dynamique beaucoup trop resserrée, une vocalisation encore prudente. Zelenka et Hasse s'en ressentent, et trop de retenue dans l'expression réduit l'angoisse visionnaire revendiquée dans Schiassi en plainte banale. Les oeuvres jamais enregistrées de Nicola Fago, auxquelles près de la moitié du récital est dévolue, montrent l'artiste à son meilleur. Phrasé finement dessiné, lyrisme agile, ami du mélisme et de l'ornement au pinceau fin plutôt que de la rafale, émotion teintée de sensualité dans le mot, l'accent, le soupir. Une âme de poète nourrie d'une culture, d'une rigueur, d'une volonté. Promesse, non d'un phénomène de mode, mais d'un artiste majeur, aux côtés duquel on espère tourner bien des pages au cours des prochaines décennies. |
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